Les Etats-Unis ont frappé pour la première fois l'Etat islamique (EI) en Somalie, ce 3 novembre 2017, où agissent déjà les islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda.
«En coordination avec le gouvernement fédéral de Somalie, les forces armées américaines ont mené deux frappes aériennes contre l'EI dans le nord-est de la Somalie, tuant plusieurs terroristes», a déclaré le Pentagone dans un communiqué.
Le porte-parole du commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), le commandant Anthony Falvo a précisé à l'AFP que les drones qui avaient mené ces deux frappes, la première vers minuit heure locale, la seconde en fin de matinée, avaient atteint leur cible.
«Aucun civil ne se trouvait à proximité», a ajouté le porte-parole, précisant qu'il s'agissait des premières frappes contre l'EI dans ce pays, où le président Donald Trump a autorisé en mars 2017 le Pentagone à lancer des opérations anti-terroristes – par voie aérienne ou terrestre – afin de soutenir le gouvernement somalien.
Après le puissant attentat au camion piégé qui a causé la mort d'au moins 276 personnes à la mi-octobre à Mogadiscio, les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils étaient prêts à renforcer leur soutien au gouvernement somalien. L'armée américaine a déjà une force de 400 personnes sur le terrain, qui participe à deux opérations, l'une de conseil et d'entraînement aux troupes gouvernementales, l'autre de soutien logistique.
La guerre est en train de se déplacer
En octobre dernier, le général Joseph Dunford, chef d'état-major des armées des Etats-Unis faisait savoir que Washington envisageait de renforcer sa posture militaire en Afrique. «L'Afrique est l'un des endroits où nous savons que l'EI espère renforcer sa présence», analysait-il, selon des propos rapportés par le très officiel service de diffusion internationale par radio et télévision Voice of America. Quelques jours plus tôt, le 20 octobre, le sénateur républicain Lindsey Graham se faisait encore plus clair. «La guerre est en train de se déplacer. Nous allons assister à d'avantage d'actions en Afrique», jugeait alors l'élu américain.
Alexandre Keller