«La mission américaine auprès de l'ONU a informé son secrétaire général que les Etats-Unis mettaient fin à leur participation au Pacte mondial sur la migration», a annoncé le 2 décembre dans un communiqué l'administration Trump.
«L'Amérique est fière de son héritage en matière d'immigration et de son leadership dans le soutien aux populations migrantes et réfugiées à travers le monde», a expliqué la représentante américaine à l'ONU, Nikki Haley, avant d'ajouter : «[Mais] l'approche mondiale de la Déclaration de New York est incompatible avec la souveraineté américaine.»
Selon la diplomate, les décisions américaines sur les politiques d'immigration doivent toujours être prises «par les Américains et les seuls Américains» et non de manière multilatérale.
En septembre 2016, les 193 membres de l'Assemblée générale de l'ONU avaient adopté à l'unanimité un texte appelé Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, visant à améliorer à l'avenir leur gestion internationale (accueil, aide aux retour...). Sur la base de cette Déclaration, le Haut commissaire aux Réfugiés a été mandaté pour proposer un Pacte mondial sur les migrants et réfugiés dans son rapport annuel à l'Assemblée générale en 2018. Ce Pacte est censé reposer sur deux axes : définition d'un cadre des réponses à apporter à la problématique et programme d'actions.
Le retrait américain intervient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a multiplié en novembre les réunions sur la question migratoire.
Souveraineté nationale vs multilatéralisme ?
«Les migrations sont un problème mondial qui réclame une réponse mondiale», a réagi à la décision américaine le président en exercice de l'Assemblée générale de l'ONU, le chef de la diplomatie slovaque, Miroslav Lajcak, dans un communiqué. «Et le multilatéralisme reste le meilleur moyen pour faire face à des défis mondiaux», a-t-il ajouté, cité par son porte-parole, Brenden Varma.
La première année de présidence de Donald Trump a été marquée par plusieurs retraits spectaculaires d'accords internationaux ou de projets d'accords impliquant plusieurs pays du monde. Washington a ainsi décidé de ne plus faire partie de l'Accord de Paris (2015) visant à limiter le réchauffement climatique de la planète. Donald Trump avait invoqué la souveraineté nationale américaine pour justifier cette décision, ajoutant qu'il ne voulait «rien qui puisse se mettre en travers» de son action pour redresser l'économie de son pays.
Les Etats-Unis ont également décidé de se retirer de l'Unesco, l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture, que Donald Trump juge trop défavorable à Israël.