En dépit des pressions, émanant notamment de Reporters sans frontières (RSF) Suisse, Vanessa Beeley, reporter indépendante parmi les rares journalistes physiquement présents lors de la bataille qui a ravagé Alep en Syrie à fin 2016, a finalement pu s'exprimer ce 28 novembre devant le Club suisse de la presse. La journaliste, accusée par RSF Suisse de faire le jeu de la «propagande russe» a présenté des éléments attestant du rôle des Casques blancs, organisation controversée se présentant comme humanitaire, dans le conflit syrien.
«Ceux qui s'emploient à étouffer les critiques ou les enquêtes sur les Casques blancs en soutenant que ce n'est rien d'autre que de la propagande russe ignorent le fait que la majorité des preuves accablant les Casques blanc provient des Casques blancs eux-mêmes», a-t-elle martelé en introduction, avant de démêler l'écheveau des figures de cette ONG, dont certains membres s'avèrent proches de militants djihadistes, photos et vidéos à l'appui.
La journaliste indépendante s'est encore étonnée que l'organisation soit «implantée exclusivement dans des zones syriennes occupées par des organisations terroristes reconnues comme telles, dont Al-Nosra [aujourd'hui devenu Fatah al-Cham] ou Daesh».
En octobre 2016, Vanessa Beeley soulignait déjà sur les ondes de RT que l'ONG était liée financièrement à Londres et à Washington (entre autres), principaux belligérants occidentaux sans mandat en Syrie. Elle ajoutait que des membres des Casques blancs entretenaient des liens avec des groupes djihadistes rebelles, tels que Fatah Al-Cham, résultat de la fusion d'Al-Nosra et de Arhar Al-Cham.
Au même moment, pourtant, les Casques blancs étaient pressentis pour un prix Nobel de la paix, étaient reçus à l'Elysée et Netflix leur consacrait un documentaire hagiographique tandis que la machine médiatique pilonnait l'opinion publique occidentale avec force reportages, dépeignant les Casques blancs comme des héros hollywoodiens.
Conférence embarrassante pour les hagiographes des Casques blancs
A l'initiative de la conférence, Guy Mettan, directeur exécutif du Club suisse de la presse a rappelé en introduction dans quelles circonstances difficiles il était parvenu à maintenir la tenue de l'événement. «J'aimerais souligner que les pressions dans le but de faire annuler cette rencontre ont atteint des proportions absolument inouïes depuis ces derniers jours», a-t-il déploré.
Et le journaliste suisse de s'interroger sur la réalité de la liberté de la presse en Occident : «D'habitude les pressions pour faire annuler une conférence de presse proviennent d'Etats dictatoriaux ou autoritaires. Cette fois ce sont des ONG et même des journalistes de pays dits démocratiques qui ont intrigué pour faire pression sur moi et sur le club.» «On a même appelé les autorités politiques genevoises pour remettre en cause ma légitimité à diriger ce club», a encore révélé Guy Mettan, qui se trouve être aussi l'un des fondateurs de RSF Suisse.