International

Zimbabwe : Robert Mugabe exclu de son parti, qui lui donne un jour pour quitter le pouvoir

Dans un contexte de tensions politiques accrues et alors que l'armée a pris le pouvoir, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a été démis de son poste de président de la Zanu-PF et remplacé par son numéro deux Emmerson Mnangagwa.

Le 19 novembre, le dirigeant zimbabwéen Robert Mugabe a été exclu de sa propre formation politique, selon une information de l'agence de presse Reuters citant un communiqué officiel de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF). Il a été aussitôt remplacé par Emmerson Mnangagwa, ancien vice-président du parti que Robert Mugabe avait renvoyé le mois dernier.

«Il a été exclu», a déclaré l'un des délégués du parti à Reuters, avant d'ajouter : «Mnangagwa est notre nouveau dirigeant.» Trois autres délégués ont confirmé cette information à l'agence de presse. Grace Mugabe, la femme du président qui souhaitait lui succéder, a également été exclue du parti.

Nous allons rameuter tous les opposants et ils feront ce qu'ils ont à faire.

Ultimatum

Selon les informations de Reuters, le président de l’Association nationale des vétérans de la guerre de libération (ZNWLVA) Christopher Mutsvangwa, a déclaré que la décision du parti au pouvoir ZANU-PF était un préalable à une destitution de Robert Mugabe de la présidence du pays. Il a ajouté que ce dernier essayait actuellement de négocier une sortie honorable, précisant qu'il devrait quitter le pays tant qu'il le pouvait encore. «Nous allons rameuter toute la rue, tous les opposants et ils feront ce qu'ils ont à faire», a-t-il encore fait remarquer pour le cas où le président de 93 ans ne démissionnait pas. 

La ZANU-PF a également annoncé qu'elle enclencherait au Parlement la procédure de destitution du président Robert Mugabe Robert Mugabe s'il ne démissionnait pas d'ici le 20 novembre.

A l'issue d'une réunion d'urgence du parti, le porte-parole de la ZANU-PF, Simon Khaye Moyo a fait savoir : «Le camarade Robert Mugabe doit démissionner de la présidence du Zimbabwe et s'il ne l'a pas fait d'ici lundi midi [20 novembre], le président du Parlement enclenchera la procédure de destitution.»

Pour le président zimbabwéen, ce désaveu politique survient alors que le pays connaît de graves difficultés : le 15 novembre, des chars d'assauts ont été aperçus autour du Parlement et une vague d'arrestations de ministres et de militaires a suivi.

Des militaires ont également investi les studios de la télévision nationale, annonçant avoir lancé une opération contre des «criminels» de l'entourage du président Robert Mugabe, tout en démentant une tentative de renversement.

Selon Reuters, Emmerson Mnangagwa, surnommé «le crocodile», serait pressenti pour s'imposer comme le nouvel homme fort du futur gouvernement zimbabwéen par intérim.

Les premiers chantiers auxquels un possible gouvernement de coalition devrait s'atteler sont la réaffirmation des liens détériorés avec les pays étrangers et la stabilisation de l'économie, qui n'en finit pas de dégringoler.

Lire aussi : Zimbabwe : l'armée a pris le pouvoir mais assure qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat