«Si Dieu décide de le rappeler à Lui, alors nous devrions le présenter en tant que cadavre» à l'élection présidentielle. Quoique la traduction depuis la langue Shona, l'une des 16 officielles au Zimbabwe, soit possiblement hasardeuse, l'épouse de Robert Mugabe ne voit pas d'inconvénient à ce que son mari participe à l'élection présidentielle même mort. Comment ? Tout simplement au moyen de bulletins de vote au nom du défunt.
Robert Mugabe, qui fête ses 93 ans le 21 février 2017, est président du Zimbabwe depuis 1987. Malgré son âge canonique, son épouse, de 42 ans sa cadette, ne craint pourtant pas tant le processus naturel inhérent à la nature humaine que le propre parti politique de son mari, censé le soutenir. Grace Mugabe suspecte ainsi certains caciques de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) de comploter afin de renverser son époux.
En décembre 2016, Robert Mugabe a été investi par le ZANU-PF comme candidat pour l'élection présidentielle zimbabwéenne de 2018, alors que le pays fait face à une situation économique désastreuse. Après plusieurs épisodes d'hyperinflation dans les années 2000, la monnaie nationale s'effondre à plus de 29 milliards de dollars zimbabwéens pour un euro. Depuis, l'économie du pays, parmi les plus pauvres du monde, est au point mort.