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Gaz, crise politique : actualité brûlante pour le chef de la diplomatie libanaise en visite à Moscou

En déplacement à Moscou pour négocier avec son homologue russe, le ministre libanais des Affaires étrangères a dénoncé les tentatives visant à «destituer le chef du Liban», deux semaines après l'annonce de la démission du Premier ministre libanais.

«Certains pays, certaines forces sont en train d'essayer de destituer le chef du Liban. Ces mêmes forces qui ont déclenché la guerre en Syrie, qui arment les terroristes et qui tentent maintenant de nuire au Liban», a déclaré Gebran Bassil, le ministre libanais des Affaires étrangères, le 17 novembre dans une interview à l’agence russe Interfax. Le diplomate se trouve actuellement à Moscou, où il doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov.

Gebran Bassil a raconté que Beyrouth s’était heurté à de nombreuses difficultés dans ses efforts de «stabilisation de la région». Il a révélé qu’avant la crise actuelle, qui a commencé le 4 novembre avec la démission surprise du Premier ministre Saad Hariri, le Liban était «sur le point de conclure un premier contrat dans son genre pour exploiter des bassins de gaz de schiste […] à l'aide de compagnies russes». Cet accord rencontrerait néanmoins, selon le diplomate, plusieurs obstacles.

Alors que Beyrouth est en proie à des tentatives d’«intimidation», les autorités libanaises espèrent que Moscou intensifiera ses efforts pour «assurer l'équilibre des forces» dans la région, selon Gebran Bassil, qui a loué le «rôle important» de la Russie dans la lutte contre le terrorisme et dans la désescalade de divers conflits. La veille, depuis Berlin, le ministre d'était déjà inquiété qu’en cas d'ingérence étrangère, son pays risquait de connaître le même sort que la Syrie voisine, ravagée par une guerre civile complexe.

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Le Liban reste dans une situation ambiguë après la démission surprise annoncée par le Premier ministre Saad Hariri le 4 novembre lors d'une visite à Riyad, où le responsable se trouve toujours à l'heure actuelle, même si le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a assuré qu'il était libre de quitter la capitale saoudienne «quand bon lui sembl[ait]». Pour expliquer sa démission, le chef du gouvernement libanais a évoqué la «mainmise» du Hezbollah libanais soutenu par l'Iran sur la vie politique au Liban et des craintes pour sa vie, au moment où Riyad fulmine contre les ingérences prêtées au rival iranien dans la région.

Retenu à Riyad contre sa volonté selon Beyrouth, le Premier ministre s’apprête à rejoindre Paris où il a été invité par Emmanuel Macron. Saad Hariri est ainsi attendu le 18 novembre en France, alors que sa démission ne peut pas être définitivement actée avant qu’il ne rentre au Liban pour la présenter en personne au président Michel Aoun.