Face aux accusations de l'ONG norvégienne Future in our hands qui reprochait à la fondation Nobel d'investir dans des projets liés à la production d'armes atomiques, la fondation s'est engagée le 27 octobre à se désengager de ces activités.
«En mars prochain au plus tard, nous n'aurons aucun investissement lié de quelque manière que ce soit à la production de ce qui est classé comme armes nucléaires», a déclaré le directeur de la Fondation Nobel, Lars Heikensten. Il a toutefois admis que le «timing» de ces révélations était «malheureux».
Ce couac est d'autant plus dommageable pour l'image publique du prix Nobel, que le jury a cette année choisi de récompenser la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN).
Cette coalition d'organisations non-gouvernementales (ONG) recevra le prix Nobel de la paix le 10 décembre en se faisant représenter par une survivante d'Hiroshima, Setsuko Thurlow.
Sur les 925 000 euros remis aux lauréats, combien proviennent de ces investissements contestés ?
Chaque lauréat du prix Nobel, outre une médaille et un diplôme, perçoit la somme de 925 000 euros, dont une partie proviendrait donc du rendement des investissements mis en cause. Une dotation du plus mauvais effet pour une ONG qui milite pour la fin du nucléaire militaire...
«Cela fait tache», a bien dû concéder le directeur de l'Institut Nobel, Olav Njølstad, lors d'une interview à la radio norvégienne le 26 octobre, avant de saluer la décision de la fondation.
L'ICAN s'est notamment fait connaître en rendant possible l'adoption d'un traité visant à interdire l'arme atomique. Le traité a été signé par 122 pays le 7 juillet, en l'absence particulièrement remarquable des neuf puissances nucléaires.
Lire aussi : Opposés au protectionnisme, 25 Nobel d'économie attaquent les candidats souverainistes