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Carles Puigdemont qualifie le comportement de Madrid comme «la pire attaque» depuis Franco

Le président du gouvernement catalan Carles Puigdemont a violemment tancé la décision de Madrid de dissoudre le gouvernement catalan, qualifiant ce procédé de «pire attaque» depuis la fin de l'ère Franco.

Prenant la parole dans une allocution très attendue suite à l'annonce par Mariano Rajoy de son intention d'activer l'article 155 de la Constitution espagnole, qui prévoit la suspension temporaire de l'autonomie catalane et la mise sous tutelle de la région, Carles Puigdemont a pointé du doigt le comportement de Madrid qu'il juge contraire à l'Etat de droit. 

S'exprimant successivement en catalan, en castillan puis en anglais, Carles Puigdemont a dénoncé avec véhémence les agissements de Madrid, constituant selon lui la «pire attaque» depuis Franco. Le président du gouvernement catalan a par ailleurs annoncé la tenue d'une réunion du Parlement régional pour décider de la marche à suivre. Il a ajouté que la Catalogne n'accepterait jamais les mesures décidées par le gouvernement espagnol. 

Dépêché sur place, l'envoyé spécial de RT a pu assister à la diffusion du discours, prononcé dans un silence quasi religieux du public, composé de nombreux journalistes, mais aussi de soutiens aux leaders séparatistes catalans réunis à l'extérieur du Palais de la Généralité de Catalogne. 

Plus tôt dans la journée, environ 450 000 personnes, selon la police municipale, avaient battu le pavé à Barcelone pour soutenir le gouvernement indépendantiste et surtout pour rejeter la décision du gouvernement espagnol de suspendre temporairement l'autonomie de la Catalogne. Le résultat annoncé par les autorités catalanes du référendum d'indépendance interdit pour inconstitutionnalité par Madrid et s'étant déroulé dans des conditions chaotiques avait donné plus de 90% pour l'indépendance totale de la province par rapport à l'Espagne. Le taux de participation communiqué serait de 43% de l'électorat, soit environ deux millions de personnes.

De son côté Madrid, soutenu par l'Union Européenne et la plupart des chefs d'Etat européens, juge ce référendum illégal. Le Sénat espagnol doit maintenant valider la demande de Mariano Rajoy, qui souhaite dissoudre le Parlement et le gouvernement catalan et organiser de nouvelles élections dans les six mois. Il a par ailleurs assuré que «ni l'autonomie catalane ni la gouvernance autonome [n'étaient] suspendues». Disposant de la majorité au Sénat et du soutien de l'opposition socialiste et des centristes, le gouvernement espagnol devrait avoir sauf surprise, les mains libres pour retirer le pouvoir des institutions catalanes. 

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