Une femme peut-elle parvenir à se faire élire présidente de la Russie ? La question posée à Vladimir Poutine lors de la session de clôture de la réunion du Club Valdaï à Sotchi, le 19 octobre 2017, était-elle vraiment embarrassante ? «Dans notre pays tout est possible», a répondu le président russe. Pour autant, Vladimir Poutine ne s'est pas attardé longtemps sur des considérations de sexe, préférant s'attacher aux qualités intrinsèques d'un bon dirigeant ou d'une bonne dirigeante.
Le 18 octobre, une femme célèbre en Russie s'est lancée dans la course à la présidence. Il s'agit de Ksenia Sobtchak, 35 ans, fille d'Anatoly Sobtchak, ancien maire libéral de Saint-Pétersbourg aujourd'hui décédé qui avait, à l'époque, pris sous son aile un certain Vladimir Poutine.
Jet-setteuse, elle est devenue célèbre en participant et en animant des émissions de télé-réalité et en posant pour le magazine Playboy mais en 2012, après la réélection de Vladimir Poutine, elle avait surpris en rejoignant dans la rue les manifestants qui réclamaient des élections plus justes et surtout exemptes de fraude.
Elle s'est depuis rapprochée de celui qui incarne l'opposition à Vladimir Poutine, l'avocat et chantre de la lutte contre la corruption Alexandre Navalny. Si ce dernier ne peut pas concourir à l'élection présidentielle pour des raisons légales, la candidate pourrait apporter un peu de folklore glamour dans la campagne... sans pour autant incarner la féminisation de la vie politique, telle qu'elle est envisagée en Occident. Son slogan de campagne : «Contre tous les autres»
En outre, un sondage effectué par l'institut Levada début 2017 indiquait que 33% des Russes ne voient pas d'objection à ce qu'une femme devienne présidente.