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«Ile du sexe» en Colombie : les autorités tentent d'éteindre l'incendie

Après le scandale du séjour «all inclusive» – yacht, boissons et prostituées comprises – le maire de Carthagène des Indes, très remonté, a dénoncé une conception du tourisme inadéquate et annoncé son intention d'empêcher coûte que coûte la croisière.

La révélation de l'existence d'un séjour touristique aux allures d'orgie où la drogue est «tolérée» continue de faire des vagues en Colombie. «C'est une vidéo obscène qui ne correspond pas à l'image du tourisme que nous voulons dans notre ville», a déploré Sergio Londono Zurek, le maire de Carthagène des Indes, parlant du clip vidéo de promotion de l'entreprise Good Girls Company qui vend le séjour polémique.

«[Le tourisme] est le moteur du développement économique de notre ville [...] Cette histoire porte atteinte à bon nombre de Carthagénois», a-t-il poursuivi, cité par le journal colombien El Espectador,le 15 octobre 2017. «Nous allons empêcher que cet événement se réalise», a encore promis le maire de cette ville du nord de la Colombie qui fait face à l'île où doit avoir lieu la croisière décadente.

Un autre édile de la ville, Fernando Nino, a tenté de détourner les critiques à l'encontre de la mairie. «Nous sommes très surpris, nous n'avons pas été informés par les organisateurs [Good Girls Good Girls Company]. Tous les événements qui ont lieu à Carthagène nécessitent une autorisation», a-t-il souligné, ajoutant que le programme proposé par Good Girls n'aurait pas satisfait aux critères sécuritaires édictés par la mairie.

Alors que Carthagène est un haut lieu du tourisme, mais aussi de la prostitution qui n'y est pas illégale, le programme particulièrement extrême de Good Girls Company a suscité un scandale début octobre, quand des médias britanniques ont révélé le clip vidéo de promotion, retiré depuis de la plateforme YouTube (mais réapparaissant régulièrement en étant posté par d'autres comptes). Les clients s'y voyaient proposer une croisière de trois jours sur un yacht rempli de prostituées. Avec le slogan : «60 filles pour 30 invités [...] sexe illimilité inclus». 

Outre des considérations d'image pour la ville colombienne, se pose la question de la légalité de l'offre proposée par Good Girls Company : si la prostitution est légale en Colombie, le proxénétisme y est en revanche interdit. De même, la consommation de cannabis n'est autorisée que pour le seul usage thérapeutique.

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