Des milliers d'employés ont quitté sous un ciel bleu leur poste de travail à Barcelone et dans d'autres villes pour se masser en silence dans la rue, quelques minutes, le temps de réclamer «la libération des prisonniers politiques».
Le président catalan Carles Puigdemont et le maire de Barcelone Ada Colau ont fait de même.
Ces manifestations interviennent alors que le délai accordé par Madrid à Carles Puigdemont pour qu'il renonce officiellement à ses desseins séparatistes s'épuise: il a jusqu'à jeudi à 10 heures.
S'il ne recule pas, le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy pourrait suspendre totalement ou partiellement l'autonomie de la Catalogne, au risque d'agiter encore la rue.
Le 16 octobre une juge d'instruction a décidé l'incarcération de Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, qui dirigent respectivement les deux principales associations indépendantistes de Catalogne, Omnium Cultural et l'Assemblée nationale catalane (ANC).
Il s'agissait du dernier soubresaut de la crise opposant les séparatistes au pouvoir en Catalogne, une région où vivent 16% des Espagnols, aux institutions espagnoles, les premiers menaçant de déclarer l'indépendance de manière unilatérale.
Bien que la société catalane soit divisée presque à parts égales sur l'indépendance, ils estiment que leur cause est légitimée par le référendum interdit du 1er octobre, qu'ils disent avoir emporté avec 90% des voix et 43% de participation.
«L'existence de prisonniers politiques n'a pas sa place aujourd'hui dans l'Union européenne», a dénoncé Ada Colau, l'édile de Barcelone. Pourtant opposée à une déclaration unilatérale, elle a dénoncé une «judiciarisation de la vie politique» en Espagne.
D'autres rassemblements devant les préfectures étaient annoncés pour la fin de l'après-midi.