Dans un communiqué envoyé à l'AFP le 14 octobre, la coalition internationale contre l'Etat islamique menée par les Etats-Unis a affirmé qu'une centaine de combattants de Daesh avaient déposé les armes ces dernières 24 heures dans la ville syrienne de Raqqa, que les djihadistes avaient conquis en 2014. «Ils ont été évacués», a précisé dans un communiqué la coalition arabo-occidentale.
Celle-ci a en outre fait savoir que les membres non-syriens du groupe djihadiste se trouvant dans la ville ne seraient pas autorisés à quitter celle-ci.
Néanmoins, Omar Allouche, un haut responsable du Conseil civil de Raqqa (une administration locale mise en place par les Forces démocratiques syriennes, une coalition de combattants kurdes et de rebelles arabes soutenue par Washington), a tenu des propos contraires. «Le communiqué de la coalition dit quelque chose, mais la réalité est autre», a-t-il déclaré à l'AFP.
Selon le responsable rebelle, en effet, un accord d'évacuation conclu pour Raqqa entre les Forces démocratiques syriennes et des notables tribaux locaux, prévoit la «sortie des combattants syriens», parmi lesquels les djihadistes étrangers.
Au total selon Omar Allouche, jusqu'à 500 djihadistes, syriens et étrangers, pourraient encore être retranchés dans la ville. «Ils ont 400 otages, des femmes et des enfants, dans l'hôpital [de Raqqa]», a-t-il fait savoir.
Vers la chute des derniers bastions syriens de Daesh
Capitale autoproclamée de l'organisation terroriste en Syrie, la cité de Raqqa est en passe d'être reprise par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et de rebelles arabes soutenue et armée par Washington.
Les forces de Daesh en Syrie reculent par ailleurs sous les coups de l'armée syrienne, soutenue par l'armée russe. Actuellement, les forces loyalistes de Damas et leur allié russe mènent une campagne de reconquête dans la région de Deir ez-Zor, dans l'est du pays. Selon une déclaration du 13 octobre du général Sergueï Rudskoy, porte-parole de l'état-major russe, l'organisation djihadiste contrôle désormais moins de 8% du territoire syrien.
Les chancelleries européennes confrontées à la question du retour des djihadistes dans leur pays
La question du retour dans leur pays d'origine des étrangers partis faire le djihad dans les rangs de Daesh, en Irak ou en Syrie, inquiète et embarrasse les autorités européennes. En juin dernier, par exemple, Paris Match révélait que la France avait passé un accord tacite – non public – avec les forces de sécurité irakiennes, les engageant à faire en sorte que les djihadistes français partis en Irak ne reviennent jamais au pays.