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Incendie et gaz lacrymogène : en Tunisie, des habitants furieux après le décès de migrants en mer

Le 8 octobre, la mort de huit candidats à l'émigration vers l'Europe a donné lieu à des éruptions de violence dans le centre du pays. Certains habitants ont mis le feu à un bâtiment administratif, obligeant la police a faire usage de gaz lacrymogène.

Le décès de jeunes migrants dans la collision de leur embarcation avec un navire de la marine tunisienne le 8 octobre au large de l'archipel tunisien de Kerkennah, a mis le feu aux poudres. Des Tunisiens, furieux contre les autorités, ont mis le feu ce 12 octobre au siège d'un bâtiment administratif à Souk Lahad, dans le centre du pays, d'après un responsable de l'administration locale.

«Une quarantaine de citoyens ont incendié le siège de la délégation [équivalent de la sous-préfecture en France], ainsi que le domicile du délégué [sous-préfet] et ils ont tenté de mettre le feu au commissariat», a fait savoir à l'AFP Yasser Mesbah, le porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur. Celui-ci a ajouté que la police avait dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants dans cette ville située à près de 500 kilomètres de Tunis, sans pouvoir dans l'immédiat préciser les motivations des manifestants.

D'après Romdhane Ben Amor, de l'ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), il s'agissait des proches et connaissances de trois des victimes de la collision qui s'est produite le 8 octobre qui exprimaient leur colère en raison de «l'attitude» du gouvernement.

«Ils ont trois morts, plusieurs disparus et pas d'interlocuteur du côté des autorités, pas de numéro vert pour s'informer. Il y a une grande tension et beaucoup de colère chez eux», a déclaré Romdhane Ben Amor.

La marine tunisienne avait repêché 38 rescapés, tous tunisiens, ainsi que huit corps sans vie après le naufrage de l'embarcation de migrants, qui a heurté un navire militaire tunisien au large de l'archipel de Kerkennah le 8 octobre, selon le ministère de la Défense. D'après l'AFP, des ONG craignent que le nombre de disparus ne s'élève en réalité à une quarantaine de personnes.

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