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«Mesures défensives» ? Un nouveau détachement multinational de l’OTAN pour contrer la Russie

L’OTAN lance un nouveau détachement en Roumanie pour parer, selon l'Alliance, à la prétendue «agression russe». Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, souligne dans le même temps ne pas souhaiter provoquer mais prévenir un conflit.

«Ici en Roumanie, notre brigade d’encadrement multinationale est maintenant opérationnelle», s’est félicité le 9 octobre le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, depuis Bucarest où il participait à l’assemblée parlementaire de l’Alliance. Il a remercié la Roumanie d’avoir accueilli cette nouvelle force, dont on sait peu de choses. Selon Reuters, des détachements des troupes terrestres, maritimes et aériennes viendront rejoindre une force de 900 militaires américains déjà sur place. Basée près de la ville de Craiova, dans le sud du pays, la nouvelle brigade inclura de 3 000 à 4 000 militaires, dont la plupart sont des Roumains, mais aussi des Polonais, des Bulgares, des Italiens, des Portugais et des Allemands.

«Nous observons également la présence accrue des alliés au-dessus de la mer Noire», a noté Jens Stoltenberg, ajoutant que les avions de l’OTAN étaient engagés dans les missions de patrouille au-dessus de la Roumanie et de la Bulgarie.

«Nos déploiements sont une réponse directe aux agressions russes en Ukraine», a encore déclaré le secrétaire général. «Les actions de l’OTAN sont défensives, proportionnelles et complètement alignées sur nos engagements internationaux», a-t-il assuré, notant que les membres de l’Alliance étaient «inquiets de la présence militaire accrue de la Russie près de [leurs] frontières, et du manque de transparence concernant des exercices militaires comme Zapad 2017».

En marge des ces exercices conjoints entre la Russie et la Biélorusse, qui ont mobilisé 12 700 hommes à la fin du mois de septembre, nombre de dirigeants de pays occidentaux ont accusé le Kremlin d’empêcher l’OTAN d’observer ces manœuvres. Pourtant, 85 observateurs internationaux avaient été invités à les suivre et 273 journalistes, accrédités. Le Pentagone avait d’ailleurs admis, dès le début des exercices, que «la Russie et la Biélorussie [avaient] pris des mesures pour assurer leur transparence».

Depuis Bucarest, le secrétaire général de l’OTAN a toutefois assuré que malgré le déploiement de ces nouveaux effectifs en Roumanie, l’Alliance voyait «un ami» en la Russie. «Nous ne voulons pas isoler la Russie. L’OTAN ne veut pas d’une nouvelle guerre froide. Nos actions visent à prévenir, pas à provoquer un conflit», a déclaré Jens Stoltenberg, qui multiplie les exercices militaires dans la région depuis plusieurs mois.

Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, avait d’ailleurs exprimé un point de vue diamétralement opposé un mois plus tôt. Devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le ministre russe des Affaires étrangères avait déclaré : «L’Occident a bâti sa politique sur le principe suivant : "Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous", et poursuit l’expansion ignoble de l’OTAN à l’est.»