«Les agissements dignes de gangsters de domination, d'assujettissement, d'agression et de guerre que mènent les Etats-Unis s'avèrent de plus en plus imprudents et dangereux, en raison de la frénésie de cet assoiffé de guerre qu'est [Donald] Trump, qui a récemment [évoqué] sans hésitation "la destruction totale la Corée du Nord"». Tels sont les mots utilisés par le porte-parole du Comité national pour la paix de Corée (un organisme d'Etat nord-coréen), dans un communiqué cité par l'agence gouvernementale nord-coréenne KCNA le 6 octobre.
«Les traîtres pro-américains et les maniaques de la confrontation armée en Corée du Sud entretiennent l'hystérie guerrière des Etats-Unis», ajouté le porte-parole nord-coréen.
Pyongyang a également fustigé le traité de défense mutuelle qui lie depuis 64 ans Washington et Séoul. Celui-ci, signé en 1953, autorise notamment Washington à stationner des forces militaires en Corée du Sud.
Pour Pyongyang, ce traité est «une trahison et un document de guerre agressif» aidant Washington à conserver ses «forces d'agression impérialistes» chez son voisin méridional.
Manœuvres militaires et escalade verbale
La publication de ce communiqué intervient alors que le porte-avion américain USS Ronald Reagan naviguait la veille, avec près de 80 avions à bord, en mer de Chine méridionale, en direction des côtes sud-coréennes. Des exercices militaires conjoints de Washington et Séoul devraient probablement être organisés autour du 20 octobre, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Ces exercices auraient pour vocation d'aider les forces américaines et sud-coréennes à détecter, suivre et intercepter de futurs tirs de missiles balistiques nord-coréens.
Les Etats-Unis et la Corée du Nord se sont livrés à une inquiétante escalade verbale au cours de ces dernières semaines, les dirigeants respectifs de ces nations ayant formulé à plusieurs reprises des menaces guerrières. Le locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, a notamment déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à «détruire l'ensemble de la Corée du Nord» si celle-ci poursuivait son programme nucléaire. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, lui, a entre autres menacé de «réduire l'Amérique en cendres».
Parallèlement, la Russie et la Chine ont proposé, comme plan de sortie de crise, un gel des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord, en échange d'un arrêt des manœuvres militaires de grande envergure menées conjointement par les armées des Etats-Unis et de la Corée du Sud.
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