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Ramos, Piqué, Iniesta, Nadal... les sportifs se mêlent de la question catalane

Plusieurs stars du sport espagnol ont donné leur avis sur le thème brûlant de l'indépendance de la Catalogne, rompant avec l'habituel silence dont les sportifs font preuve en politique de peur de déchaîner les passions.

La crise en Catalogne n'a pas épargné le mythique club de football du Barça, qui a dû effectuer un match à huit clos (sans supporteurs), tant les troubles à l'extérieur du stade étaient grands le jour du scrutin controversé, le 1er octobre. Le capitaine du FC Barcelone Andrés Iniesta (originaire de Castille-La Manche), a lancé un appel à la discussion sur son compte Facebook, suivi par près de 27 millions de personnes. Publié en castillan, le message du milieu de terrain souligne dans un premier temps le caractère exceptionnel de la situation, avant d'appeler toutes les parties au dialogue pour le bien de tous. 

Nous méritons de vivre en paix

«Nous méritons de vivre en paix», écrit Andrés Iniesta en guise de conclusion de son court message, auquel près de 100 0000 personnes ont déjà réagi. 

Une neutralité à laquelle son ancien entraîneur au sein du FC Barcelone Pep Guardiola, natif de Santpedor, en Catalogne, ne semble pas souscrire. Ce dernier s'est en effet ouvertement déclaré partisan du «oui» au référendum, interdit par Madrid, sur l'indépendance de la Catalogne et a déclaré qu'il n'aurait pas accepté de faire jouer son club à huis clos le jour du référendum s'il avait toujours été à ses commandes. Cette question a d'ailleurs divisé au sein du club barcelonais, deux membres de son conseil d'administration ayant démissionné dans la foulée de cette décision. 

Je suis et je me sens Catalan, aujourd'hui plus que jamais

Lui aussi pilier du FC Barcelone et de l'équipe nationale espagnole sous les couleurs de laquelle il a remporté la Coupe du monde en 2010 et l'Euro en 2012, le défenseur Gerard Piqué est également un fervent partisan de l'indépendance. Il s'est d'ailleurs dit prêt à quitter la sélection nationale avant la Coupe du monde de 2018 en Russie si ses opinions posaient problème au sein de la Roja. 

«Je suis et je me sens Catalan, aujourd'hui plus que jamais. Je suis fier de l'attitude du peuple catalan, voter est un droit qui doit être défendu», a-t-il ainsi déclaré à la sortie du match déroulé a huis clos le 1er octobre. 

Sa prise de position lui a valu d'être copieusement insulté et sifflé par les supporters de l'équipe nationale lors d'un entraînement de celle-ci, le 2 octobre. 

Les anciens défenseurs de la sélection espagnole et du Barça, Xavi Hernandez et Carles Puyol, avaient aussi apporté leur soutien à la tenue du référendum sur l'indépendance catalane.

Ramos a aimé le discours du roi

Le capitaine de la sélection espagnole et du Real Madrid Sergio Ramos, autre champion du monde de 2010, a quant à lui qualifié «d'impeccable» le discours du roi Felipe VI. Il a considéré la prise de parole du souverain comme «nécessaire à tous les Espagnols, à tous les citoyens». Le roi espagnol avait déclaré le 3 octobre que les dirigeants catalans s'étaient mis «en marge du droit et de la démocratie», l'organisation du scrutin ayant été interdite par la justice espagnole, faisant planer des risques sur «la stabilité économique et sociale de la Catalogne et de toute l'Espagne». 

Accusé par le quotidien sportif As de faire régner une ambiance pesante dans les vestiaires de l'équipe nationale à cause de ses divergences politiques avec Piqué, le défenseur connu pour son caractère querelleur sur le terrain, a nié tout conflit avec celui qui est encore son compatriote. «Nous entretenons d'excellentes relations malgré nos caractères divergents et nos différentes façons de penser», a-t-il assuré. 

Depuis Pékin, Rafael Nadal confie sa tristesse 

Enfin, figure de proue du sport espagnol, le célébrissime tennisman Rafael Nadal, originaire de Majorque, a avoué son incompréhension face à cette situation confuse, depuis Pékin où il dispute un tournoi. «C'est un triste moment, mon cœur a saigné toute la journée», a-t-il déclaré à l'issue du scrutin catalan. Il a lui aussi appelé au dialogue. 

Nous avons donné une mauvaise image au monde. Il est maintenant temps que les deux parties fassent preuve d'intelligence

«Nous avons donné une mauvaise image au monde. Il est maintenant temps que les deux parties fassent preuve d'intelligence, la volonté doit venir des deux côtés. Il faut s'asseoir, discuter et trouver des points d'accord pour que cela ne se reproduise plus», a plaidé l'athlète de 31 ans en conférence de presse.

En septembre, le tennisman avait ouvertement affiché son opposition à l'indépendance de la Catalogne : «Je me sens très proche des Catalans, mais je me sens très espagnol également. Je n'imagine pas une Espagne sans la Catalogne. Je n'aimerais pas voir ça», avait-il déclaré. 

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