La guerre de tranchées entre Donald Trump et les médias américains continue. Dans une série de tweets, le président américain s'en est pris à la commission du renseignement du Sénat américain, qui s'efforce depuis janvier 2016, sans grand succès, d'établir les preuves d'une supposée ingérence de Moscou dans l'élection présidentielle américaine de 2016. «Pourquoi la commission ne se penche-t-elle pas sur les médias de fausses informations dans NOTRE pays, et ne cherche-t-elle pas à comprendre pourquoi tant de nos informations sont fabriquées de toutes pièces. BIDON !», a lancé Donald Trump sur Twitter, le 5 octobre.
Le mouvement d'humeur de Donald Trump s'explique sans doute par ses derniers démêlés avec la presse américaine. Le 4 octobre, la chaîne NBC laissait entendre que le secrétaire d'Etat Rex Tillerson avait traité de «débile» le président américain, à la fin d'une réunion du Pentagone, et avait même menacé de démissionner. Une rumeur à laquelle le chef de la diplomatie américaine a coupé court le jour même. «Il ne m'est jamais venu à l'idée de partir. J'ai été nommé par le président et je suis là aussi longtemps que le président a le sentiment que je peux être utile pour atteindre ses objectifs», a ainsi corrigé Rex Tillerson lors d'une conférence de presse.
«Rex Tillerson n'a jamais menacé de démissionner. C'est une fake news sortie par NBC. Infos et méthodes de bas étage», a encore tweeté Donald Trump, ajoutant que les journalistes n'avaient pas pris la peine de le solliciter pour avoir sa version de l'histoire.
Les médias américains aussi sous surveillance ?
Ce même jour, le 5 octobre, le sénateur républicain Richard Burr, président de la commission du renseignement du Sénat américain, s'est saisi du dossier, affirmant que le rapport de la commission établirait rien de moins que la vérité. «Il présentera les faits. Ce seront les médias avec un traitement différent [de la réalité] qui seront décrédibilisés», a-t-il encore promis, selon des propos rapportés par CNN, ajoutant : «[Notre rapport] permettra au peuple américain de déterminer qui a couvert [l'enquête sur la supposée ingérence de la Russie] de manière factuelle et qui l'a couverte avec sensationnalisme.»
La veille, 4 octobre, Richard Burr avait fait savoir que la commission d'enquête sur la Russie allait poursuivre ses recherches. Jusque là, plus d'une centaine d'interviews et 11 audiences publiques ont été conduites, selon le décompte de Fox News, et quelque 100 000 documents passés au crible sans apporter de preuve décisive.
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