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Ahmed Hanachi, Anis Amri... La commune italienne d’Aprilia est-elle une base arrière du djihadisme ?

Le tueur de Marseille y a séjourné, le camionneur fou de Berlin aussi. Plusieurs sympathisants du djihadisme en ont été expulsés… La petite ville calme d’Aprilia, à proximité de Rome, suscite bien des inquiétudes.

Ahmed Hanachi, le terroriste ayant mortellement poignardé deux jeunes femmes devant la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre, a résidé longtemps à Aprilia, selon les enquêteurs, où sa vie a été émaillée de soucis avec la justice. «Il s’est marié à une Italienne à Aprilia en 2008 et y était enregistré comme résident entre mars 2010 et 2017. Il a été arrêté à deux reprises pour une affaire de drogue et une autre de vol», a déclaré un représentant de la mairie qui a aussi précisé qu'Ahmed Hanachi n’habitait plus à Aprilia depuis 2015. 

Son frère Anouar est soupçonné d'avoir été son mentor et d'avoir commandité l'attaque, selon des informations du site de France 3.

Aprilia, une petite ville sans histoire... ou presque

Aprilia, une petite ville de 70 000 habitants à 40 kilomètres au sud de Rome, un lieu sans histoire ? La zone est connue pour ses nombreux vergers attirant une main d’œuvre étrangère, parmi lesquels des Sikhs, des Africains et des Tunisiens ; cette communauté étrangère est estimée à 400 personnes. La commune s'est également avérée être le lieu de séjour de plusieurs djihadistes. Ahmed Hanachi mais aussi le Tunisien Anis Amri, auteur de l'attaque au camion-bélier ayant entraîné la mort de 12 personnes au marché de Berlin en décembre 2016, qui y a vécu en juillet 2015. L'Algérien Khaled Babouri, qui avait agressé à la machette deux policières en août 2016 à Charleroi, en Belgique, a également séjourné à Aprilia.

«La région d’Aprilia est sous surveillance depuis longtemps à cause de cas de sympathisants djihadistes présumés», a expliqué le procureur Francesco Caporale à l’AFP. «Quelques suspects ont été expulsés pour des raisons majeures de sécurité» a-t-il poursuivi. Mais l’existence d’une véritable cellule djihadiste n'est pas prouvée. L'enquête ne révèle pas pour le moment de liens entre Ahmed Hanachi et Anis Amri, d'après le procureur Caporale. Toutefois les enquêteurs cherchent à déterminer actuellement si la ville pourrait abriter une base logistique, un atelier de faux papiers ou être le centre d’un réseau de radicalisation.

Cette particularité de la petite ville italienne n'a pas manqué de susciter de vives interrogations en Italie, où de nombreux internautes, entre autres, ont pointé du doigt l'étrange multiplication de passages de djihadistes.