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EN CONTINU : Les indépendantistes déçus après le discours de Puigdemont

Dans un discours très attendu, le président de la Catalogne a réclamé l'indépendance de la région, tout en appelant à la négocier avec Madrid. Les partisans de l'indépendance sont déçus.

Mardi 10 octobre

Les partisans de l'indépendance de la Catalogne n'ont pas été convaincu par la prise de parole de Carles Puigdemont. Beaucoup s'attendaient à ce qu'il proclame l'indépendance unilatérale de la région.

En savoir plus : Carles Puigdemont réclame une Catalogne indépendante... mais suspend «les effets» du référendum

Mauvais présage pour les indépendantistes ou simple hasard de la gravitation universelle ?

Des écrans géants ont été disposés en extérieur pour permettre aux Catalans de suivre en direct le discours de Carles Puigdemont.

Le président de la Catalogne Carles Puigdemont pourrait proclamer ce 10 octobre l'indépendance, ouvrant une période de «transition» vers la création d'une République dans cette région espagnole où manquent encore de nombreuses structures étatiques. Voici ce que des Barcelonais pensent à ce sujet.

«Je veux demander à [Carles] Puigdemont qu'il n'entreprenne rien d'irréversible, qu'il n'emprunte aucun chemin sans retour, qu'il ne fasse aucune déclaration unilatérale d'indépendance et qu'il retourne à la légalité», a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement espagnol Inigo Mendez de Vigo.

«L'Europe a clairement dit qu'elle n'accepterait aucune déclaration d'indépendance de la Catalogne», a-t-il ajouté. Les responsables européens ont averti les dirigeants catalans qu'en cas d'indépendance, la Catalogne serait automatiquement exclue de l'Union européenne.

Carles Puigdemont doit prendre la parole à 18h00 devant le Parlement catalan, où les indépendantistes disposent de la majorité absolue, pour évoquer les conséquences du référendum d'autodétermination illégal du 1er octobre. Le gouvernement régional affirme que le «oui» l'a emporté avec plus de 90% des voix et un taux de participation de 43%.

On ignore si Carles Puigdemont compte proclamer unilatéralement l'indépendance, s'il envisage une «déclaration d'indépendance en différé» ou s'il se contentera d'une proclamation symbolique, évoquant l'urgence d'un dialogue et enclenchant un processus par étapes.

Une jeune militante du Recortes Cero, un mouvement de gauche opposé à l'indépendance de la Catalone, s'est exprimée au micro de RT France. «Le référendum du 1er octobre était antidémocratique, et contre une déclaration unilatérale d'indépendance qui est tout aussi antidémocratique», explique-t-elle.

Plusieurs Catalans en faveur du maintien de l'unité ont également commencé à défiler dans les rues de Barcelone.

L'Espagne entière attend avec fébrilité le discours que doit donner devant le parlement régional Carles Puigdemont, le président catalan, ce soir à 18h. Déclarera-t-il unilatéralement l'indépendance de la région ? Temporisera-t-il ? Ou fera-t-il machine arrière face aux menaces brandies par Madrid et aux nombreux soutiens reçus par l'Etat espagnol ?

Dans une atmosphère tendue, les abords du parlement régional ont été bouclés alors que doit se tenir une manifestation d'indépendantistes dans l'après-midi.

Lundi 9 octobre

A Valence, de violents affrontements ont eu lieu entre nationalistes et indépendantistes à l'occasion d'une manifestation de soutien à l'indépendance de la Catalogne. Les deux groupes rivaux ont été séparés par la police.

A la veille de la session du Parlement catalan qui se tiendra le 10 octobre, et lors de laquelle le président de la région Carles Puigdemont pourrait déclarer l'indépendance de la Catalogne, Pablo Casado, le porte-parole du Parti populaire (PP) au pouvoir lui a adressé un message lourd de menaces.

«Espérons que rien ne sera déclaré demain [le 10 octobre] parce que la personne qui fera cette déclaration pourrait finir comme la personne qui a fait cette déclaration il y a 83 ans», a-t-il expliqué, faisant couler beaucoup d'encre de l'autre côté des Pyrénées.

Car Pablo Casado semblait faire ici référence à la figure historique de l'indépendantisme catalan Lluis Companys, qui le 6 octobre 1934, à la suite d'une crise politique due à l'arrivée au gouvernement de la droite hostile à l'autonomie catalane, proclama l’Etat catalan dans la République fédérale espagnole. Une action politique pour laquelle il fut jugé et condamné à 30 ans de réclusion, qu'il évita en partant s'exiler en Bretagne.

C'est là qu'il fut arrêté par la Gestapo, qui le livra au régime franquiste. Jugé une nouvelle fois et condamné par un tribunal militaire, il fut, après avoir été torturé, fusillé au château de Montjuic à Barcelone, le 15 octobre 1940. Refusant qu'on lui bande les yeux, il mourut face au peloton d'exécution en criant «Per Catalunya !» («Pour la Catalogne !»).

En savoir plus : Espagne : le porte-parole du parti au pouvoir vient-il de menacer de mort Carles Puigdemont ?

Ada Colau, maire de Barcelone, s'est déclarée contre une déclaration unilatérale d'indépendance.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain Nasser Bourita à Rabat, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a réaffirmé l’appui de la France à l’unité de l’Espagne. Il a appelé à résoudre la crise née des velléités indépendantistes de la Catalogne par le dialogue et dans le respect de la Constitution espagnole.

La chancelière s'est entretenue de la situation en Espagne le 7 octobre au téléphone avec le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Lors de cet entretien téléphonique, «elle a réaffirmé son soutien pour l'unité de l'Espagne et ils ont discuté de moyens pouvant renforcer le dialogue interne en Espagne dans le cadre de la constitution», a déclaré me 9 octobre le porte-parole de la chancelière.

La semaine dernière, le porte-parole de la chancelière avait décliné tout commentaire sur ces violences et souligné qu'Angela Merkel n'avait aucune volonté de jouer les médiatrices entre les deux parties.

L'indépendance de la Catalogne ne serait pas reconnue et entraînerait immédiatement une sortie de la région de l'Union européenne, a averti le ministre français des Affaires Européennes Nathalie Loiseau.

«S'il devait y avoir une déclaration d'indépendance, elle serait unilatérale, elle ne serait pas reconnue», a déclaré Nathalie Loiseau le 9 octobre sur la chaîne CNews.

Lire ici : Catalogne : une déclaration d'indépendance ne sera pas reconnue par Paris

Les socialistes espagnols ont déclaré ne pas s'attendre à un vote sur l'indépendance de la Catalogne au parlement le 10 octobre. 



La cour suprême espagnole a demandé à la police nationale espagnole de fournir des effectifs supplémentaires dans le cas où les dirigeants catalans déclareraient l'indépendance.

«Nous avons ouvert la porte à la médiation, nous avons dit "oui" à toutes les possibilités de médiation qui nous ont été présentées. Les jours passent et si l'Etat espagnol ne répond pas de manière positive, nous, nous ferons ce que nous sommes venus faire», a déclaré Carles Puigdemont, le dirigeant sécessionniste de la Catalogne, dans un entretien avec la télévision publique catalane diffusé le 8 septembre au soir.

De son côté, le 8 octobre, Mariano Rajoy, dans un entretien avec le quotidien El Pais, a demandé à ce que «la menace de déclaration d'indépendance soit retirée le plus rapidement possible».

Et dans le cas contraire ? «Je n'écarte rien», a-t-il répondu au journal qui l'interrogeait sur l'application de l'article 155 de la Constitution permettant de retirer son autonomie à la région.

Lire ici : Vers l'indépendance ou la perte de son autonomie, la Catalogne est à la veille d'un jour crucial



Dimanche 8 octobre

Le 8 octobre, des centaines de milliers d'Espagnols, venus de Catalogne ou d'ailleurs, ont défilé dans les rues de Barcelone pour manifester leur hostilité à l'indépendance de la région.

Vendredi 6 octobre

Selon les résultats définitifs délivrés par le gouvernement régional, 90,18% des votants ont dit «oui» à l'indépendance de la Catalogne. 

Le Fonds monétaire international (FMI) met l'Espagne en garde et déclare que les «tensions» liées à la Catalogne «pourraient peser sur la confiance et les investissements.»

Un porte-parole a annoncé que le gouvernement espagnol souhaitait des élections en Catalogne pour mettre fin à la crise : «Il serait bon de commencer à refermer la plaie en passant par le Parlement de Catalogne [...] par le biais d'élections régionales», a déclaré Inigo Mendez de Vigo lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du conseil des ministres.

Le 6 octobre, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, la Suisse a dit être en contact avec «les deux parties» du conflit espagnol afin de trouver une résolution pacifique à la crise catalane, mais la Confédération helvétique a assuré que les conditions pour une «facilitation» du dialogue n'étaient pas réunies pour le moment.

Le représentant du gouvernement espagnol en Catalogne Enric Millo a présenté ses s'excuses pour les violences perpétrées par la police nationale lors du référendum d'indépendance catalan.

«Lorsque je vois ces images, et plus encore quand je sais que des gens ont été frappés, poussés et même qu'une personne a été hospitalisée, je ne peux m'empêcher de le regretter et de m'excuser au nom des policiers qui sont intervenus», a-t-il déclaré lors d'un entretien donné à la télévision, citée par l'agence Reuters. 

Après la remise en liberté du chef de la police catalane et des dirigeants des mouvements séparatistes entendus le 6 octobre à Madrid pour sédition, le chef de la puissante Association nationale Catalane (ANC) Jordi Sanchez a souligné que son groupe ne reconnaissait pas «la compétence de ce tribunal» et estimait n'avoir «commis aucun délit».

Après l'annonce de la suspension de la séance du 9 octobre au Parlement espagnol, le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, repousse son intervention au lendemain.

Le chef de la police catalane et les dirigeants des mouvement séparatistes catalans entendus le 6 octobre à Madrid pour sédition sont sortis libres du tribunal, le parquet n'ayant pas requis leur placement en détention, selon une source judiciaire. Ils restent toutefois inculpés.

Selon l'Afp qui cite le ministère espagnol de la Justice, les séparatistes catalans poursuivis pour sédition resteront en liberté jusqu'à la tenue de leur procès.

La justice espagnole a décidé le 5 octobre de suspendre la séance parlementaire prévue pour le 9 octobre au Parlement catalan sur les résultats du référendum d'autodétermination interdit.

Au cours de cette séance, une déclaration d'indépendance unilatérale était envisagée à l'issue du débat. Elle aurait été prononcée par le président séparatiste catalan Carles Puigdemont.

La séance a été suspendue à la demande du groupe socialiste à l'Assemblée de Catalogne qui a saisi la justice en urgence.

Une proclamation d'indépendance de la Catalogne serait «une folie», selon Manuel Valls qui s'est exprimé au micro de RMC le 6 octobre. Bien que lui-même natif de Barcelone, l'ancien premier Ministre français a ajouté que les Européens devraient dire aux dirigeants catalans qu'ils ne seront pas membres de l'Union européenne si leur région devenait indépendante. Il a toutefois tenu à rendre hommage à l'identité catalane : «L'Espagne, ça n'a rien à voir avec la France. Ce sont des grandes régions puissantes avec une forte identité. La Catalogne a une autonomie qu'on ne peut même pas imaginer en France[...] et qui est respectée par l'Espagne.»

L'agence de notation financière Fitch a annoncé le 5 octobre avoir placé sous surveillance en vue d'un éventuel abaissement la note de la dette de la Catalogne, déjà en catégorie spéculative «BB», après que les autorités catalanes indépendantistes ont assuré avoir remporté un référendum d'indépendance le 1er octobre. Avec 19% du PIB espagnol en 2016, la Catalogne dépasse de peu Madrid (18,9%) en termes de richesse en Espagne, mais il s'agit également de l'une des régions espagnoles les plus endettées, à hauteur de 35,2% de son produit intérieur brut (PIB).

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a assuré, au matin du 6 octobre, que la Banque centrale européenne (BCE) suivait de «très près» la situation en Espagne. Il cherchait ainsi à rassurer les épargnants français en leur affirmant qu'ils pouvaient être «tranquilles», au lendemain de la décision de la deuxième banque catalane, Banco de Sabadell, de transférer son siège hors de Catalogne. 

Quatre personnes sont poursuivies : Josep Lluis Trapero, Teresa Laplana, une autre responsable de police catalane, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, présidents de deux plus puissantes associations séparatistes, l'Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium.

La justice les a convoqués en tant qu'inculpés dans le cadre d'une «enquête pour sédition» liée à des manifestations survenues les 20 et 21 septembre à Barcelone.

Des manifestants encouragés par l'ANC et Omnium avaient alors bloqué des gardes civils dans leur bâtiment pendant des heures et avaient endommagé leurs véhicules, des faits passibles de quinze ans de prison.

Le chef de la police de Catalogne est arrivé vendredi matin à l'Audience nationale de Madrid, un tribunal notamment en charge des affaires de sécurité nationale, où il est poursuivi pour «sédition», a constaté un journaliste de l'Agence France presse.

Mercredi 4 octobre

Mardi 3 octobre

Dans une allocution, le roi d'Espagne Felipe VI a accusé les dirigeants indépendantistes de la Catalogne de s'être mis «en marge du droit et de la démocratie», annonçant que l'Etat devait «assurer l'ordre constitutionnel».

«Ces autorités, d'une manière claire et catégorique, se sont situées totalement en marge du droit et de la démocratie», a déclaré Felipe VI lors d'une rare allocution télévisée, deux jours après la tenue du référendum d'autodétermination interdit dont la finalité est selon lui «de proclamer illégalement l'indépendance».

«Avec leur conduite irresponsable, ils peuvent même mettre en danger la stabilité économique et sociale de la Catalogne et de toute l'Espagne», a ajouté le roi dans un discours d'une fermeté sans précédent.

Face à cela, «c'est la responsabilité des pouvoirs légitimes de l'Etat d'assurer l'ordre constitutionnel et le fonctionnement normal des institutions, le respect de l'Etat de droit et l'autonomie de la Catalogne», selon Felipe VI, sur le trône depuis 2014.

Lundi 2 octobre

Emmanuel Macron a apporté le 2 octobre son soutien au gouvernement espagnol de Mariano Rajoy en déclarant «son attachement à l’unité constitutionnelle de l’Espagne», a fait savoir l'Elysée.

Lors d'un entretien au téléphone, il a réaffirmé au chef du gouvernement espagnol qu'il n’avait «qu’un seul interlocuteur en la personne de Mariano Rajoy», sans évoquer les violences policières qui ont fait de nombreux blessés dimanche en Catalogne.

Emmanuel Macron a aussi évoqué avec Mariano Rajoy ses propositions pour réformer l'Europe en faisant valoir «l’importance d’une étroite coopération franco-espagnole pour son succès», selon l'Elysée.

Bruxelles a finalement décidé de rompre avec sa position de réserve et a appellé à cesser la «confrontation».

L'ONU appelle Madrid à enquêter sur «tous les actes de violence» qui auraient pu être commis le jour du vote.

De son côté, la Catalogne entend se poser comme l'égal de l'Etat espagnol : le président du gouvernement régional, Carles Puigdemont, a demandé une médiation internationale pour résoudre le conflit qui l'oppose à Madrid.

La président de Catalogne Carles Puigdemont exige le retrait des forces policières déployées par Madrid.

Celui-ci a aussi demandé une médiation internationale pour résoudre la crise. 

La Commission européenne a appelé le 2 octobre le gouvernement espagnol et les indépendantistes catalans à «passer rapidement de la confrontation au dialogue», dénonçant l'usage de la violence lors du référendum d'indépendance de la veille.

«Nous appelons tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue», a déclaré le porte-parole de l'exécutif européen Margaritis Schinas lors d'un point presse à Bruxelles. «La violence ne peut jamais être un instrument en politique», a-t-il ajouté.

D'après le gouvernement catalan, 893 personnes ont été blessées lors des violences entre policiers nationaux et indépendantistes durant le vote du référendum. 

Le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catala, a assuré le 2 octobre que l'Etat ferait «tout ce que permet la loi» si les séparatistes catalans déclaraient unilatéralement l'indépendance après le référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre.

«Si quelqu'un prétend déclarer l'indépendance d'une partie du territoire par rapport à l'Espagne [...], il faudra faire tout ce que permet la loi pour que ce ne soit pas ainsi», a-t-il déclaré à la télévision publique espagnole, en réponse au président Carles Puigdemont qui a ouvert la voie le 1er octobre au soir à une déclaration d'indépendance.

Le gouvernement séparatiste de Catalogne a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi que le «oui» à l'indépendance de la région espagnole l'avait emporté, avec 90% des voix, à l'issue du référendum d'autodétermination interdit qu'il a tenté d'organiser.

Le taux de participation atteindrait, selon les comptes de l'exécutif catalan, 42,3%.

Le porte-parole du gouvernement, Jordi Turull, a assuré que quelque 2,26 millions de personnes avaient participé au scrutin dimanche et que 2,02 millions avaient voté «oui».

Toujours selon Jordi Turull, 176 000 personnes ont voté pour le «non», alors que le référendum - interdit par la Cour constitutionnelle - a été boycotté par tous les partis d'opposition aux séparatistes.

Selon les sondages, la Catalogne serait divisée à parts presques égales entre les partisans de l'indépendance et ceux d'un maintien en Espagne.

En revanche près de 80% des électeurs souhaiteraient un référendum légal et accordé avec l'Etat, selon ces enquêtes d'opinion. 

Le président régional catalan Carles Puigdemont assure que les Catalans ont gagné le droit d'avoir un Etat indépendant, dans une allocution solennelle entouré du reste de l'exécutif régional.

«Les citoyens de Catalogne, nous avons gagné le droit d'avoir un Etat indépendant qui prenne la forme d'une République», a-t-il déclaré, en saluant la mobilisation de «millions» de personnes pour le référendum sur l'indépendance de la région, en dépit de son interdiction.

Dimanche 1 octobre

Quelques 844 personnes ont sollicité une assistance médicale dans toute la Catalogne, selon le dernier bilan fournit par le gouvernement régional de la Catalogne.

Le référendum d'indépendance de la région, interdit par Madrid, a été émaillé par de nombreux heurts entre électeurs et forces de l'ordre.

Selon le gouvernement régional de Catalogne, le nombre de blessés en marge du référendum s'élève à 760.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères estime pour sa part que l'action des forces de l'ordre était «proportionnée», alors que le Premier ministre a remercié la police pour son travail.

«Aujourd'hui, il n'y a pas eu de référendum d'autodétermination en Catalogne. L'Etat de droit reste en vigueur avec toute sa force», a déclaré Mariano Rajoy lors d'une allocution télévisée. Il s'est dit favorable au dialogue, «dans le cadre de la loi».

Le maire de Barcelone Ada Colau a qualifié le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy de «lâche» après l'intervention en force de la police pour empêcher le référendum sur l'indépendance de la région, l'appelant à quitter le pouvoir, à l'instar du parti de gauche radicale Podemos dont elle est partenaire.

«Il a dépassé toutes les bornes», s'est emporté Ada Colau. «C'est un lâche et il n'est pas à la hauteur de sa responsabilité d'homme d'Etat [...] Par conséquent, Mariano Rajoy doit démissionner», a déclaré aux journalistes présents le maire de Barcelone, elle-même opposée à l'indépendance de la Catalogne.

«L'Etat espagnol s'est compromis et devra répondre [des violences policières] devant une cour de justice internationale», a déclaré Jordi Turull, le porte-parole du gouvernement régional de Catalogne lors d'une conférence de presse. 

Sur le vote en lui-même, Jordi Turull a assuré que les millions de votes seraient comptés, sans préciser quand les résultats seraient disponibles.

L'exécutif régional catalan a annoncé que 319 bureaux de vote avaient été fermés par les forces de l'ordre. Le ministère de l'intérieur signalait de son côté 92 fermetures à 17h00 dans l'ensemble de la Catalogne, selon un communiqué.

Le gouvernement catalan avait prévu au départ d'ouvrir quelque 2 300 bureaux de vote, mais on ignorait combien avaient finalement ouvert. L'exécutif catalan avait annoncé à la dernière minute ce matin la mise en place d'un système universel de recensement qui permettait de voter dans n'importe quel bureau de vote.

Il a également dispensé les électeurs de mettre leur bulletin dans une enveloppe, aux dépens de la confidentialité.

A Edimbourg en Ecosse, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant les bureaux de l'UE, brandissant des drapeaux indépendantistes catalans afin de marquer leur soutien au référendum d'indépendance.

En France aussi, le débat fait rage sur les événements en Catalogne.

Lire aussi : Contre la répression ou favorables aux Etats-nations, les politiques se divisent sur la Catalogne

Des milliers de Catalans se réunissent  sur la place de Catalogne à Barcelone pour assister à la proclamation des résultats du référendum sur l’indépendance de leur région

«Ne vous trompez pas, la Catalogne est espagnole !», «Moi, je suis espagnol, espagnol, espagnol !». Brandissant des drapeaux aux couleurs de l'Espagne, un millier de personnes ont manifesté à Madrid contre l'indépendance de la Catalogne, au milieu des touristes qui prenaient des selfies.

Selon les données du ministère de l'Intérieur, la police a fait fermer 92 bureaux de vote.

Trois arrestations ont par ailleurs eu lieu.

Dans un message publié en anglais sur Twitter, Ada Colau, maire de Barcelone, a réclamé «l'arrêt immédiat des charges de la police contre la population sans défense». Elle fait état de plus de 460 blessés pour l'instant.

Le match FC Barcelone-Las Palmas va finalement se jouer à huis clos dimanche face au refus de la Ligue espagnole de reporter la rencontre, selon un communiqué du club catalan.

«Le FC Barcelone condamne les actions menées aujourd'hui dans de nombreuses localités de Catalogne pour empêcher l'exercice du droit démocratique et la libre expression des citoyens. Face au caractère exceptionnel de ces événements, la direction a décidé que le match de l'équipe première contre Las Palmas se jouerait à huis clos face au refus de la Ligue de football professionnel de décider de son report», a écrit le club.

La police a expulsé plusieurs électeurs catalans du bureau de vote situé Carrer de Pau Claris, à Barcelone. Sur les images, on peut voir certains électeurs, dont des femmes, poussés dans les escaliers, frappés et tirés par les cheveux par la police.

Des policiers anti-émeutes ont forcé l’entrée d’un bureau de vote dans la ville de Gérone, en Catalogne, alors que la population de la province se rend aux urnes pour s'exprimer sur l’indépendance de cette dernière.

Le FC Barcelone a demandé à la ligue espagnole de football de reporter le match qui devait l'opposer à Las Palmas, ce 1 octobre à 16h15 dans son stade du Camp Nou, par craintes d'affrontements entre policiers et indépendantistes.

La ligue espagnole n'a pas encore communiqué sur le sujet.

Pendant ce temps, une nouvelle vidéo d'une opération de police musclée, cette fois à Sant Antoni, est apparue sur les réseaux sociaux.

Selon le département catalan de la Santé, cité par Reuters, pas moins de 337 personnes auraient été prises en charge en raison des actions de la police pour empêcher la tenue du référendum.

11 membres des forces de l'ordre (neuf agents de police et deux de la Garde civile) ont été blessés en Catalogne, selon le ministère espagnol de l'Intérieur, au cours d'opérations visant à empêcher la tenue du référendum d'autodétermination interdit.

Des agents ont notamment été ciblés par des jets de pierre.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir une vieille dame se débattre face à la police, devant un bureau de vote.

Comme dans de nombreux bureaux de vote, une violente altercation a éclaté entre les forces de l'ordre et des indépendantistes catalans au marché de Guinardo à Barcelone.

Selon les services d'urgence catalans cités par Reuters, au moins 38 personnes ont été blessées (pour la plupart légèrement) lors d'affrontements avec la police.

Le président de l'exécutif catalan Carles Puigdemont a réagi : «L'usage injustifié de la violence, irrationnel et irresponsable, de la part de l'Etat espagnol, n'arrête pas la volonté des Catalans.»

Il a évoqué des «coups de matraque, balles en caoutchouc et agressions indiscriminées» contre des personnes qui manifestaient selon lui pacifiquement.

A la veille du référendum de l’indépendance de la Catalogne, des fermiers avaient stationné une vingtaine de tracteurs devant les bureaux de vote dans la commune catalane de Barbens afin d’assurer sa tenue.

Pendant ce temps, la police espagnole continue de mener ses opérations dans les bureaux de vote. Selon Reuters, elle a fait usage de balles en caoutchouc à Barcelone.

En savoir plus : Charges de la police, électeurs traînés au sol : premières images du vote en Catalogne (VIDEOS)

Le président indépendantiste de Catalogne Carles Puigdemont a voté malgré les forces de l'ordre.

Des policiers anti-émeutes sont en effet entrés de force dans le bureau où il votait.

Les premières images du scrutin, diffusées sur les réseaux sociaux, font notamment état de charges de la police, dans un climat de tension palpable.

La police nationale espagnole a commencé à saisir des urnes et des bulletins de vote destinés au référendum d'autodétermination de la Catalogne interdit par la justice.

«Voici les premières urnes et bulletins saisis par la police à Barcelone. Les agents continuent leur déploiement en Catalogne», fait savoir le ministère espagnol, photo à l'appui, dans un tweet.

La situation est très tendue en Catalogne. Alors que les électeurs affluent, des dizaines de policiers espagnols en tenue anti-émeute ont été déployés aux abords des bureaux.

Il est 9h, les premiers Catalans commencent à voter. Certains sont présents depuis l'aube et font la queue pour pouvoir glisser leur bulletin dans l'urne. Le résultat ne laisse guère de place à la surprise, la grande majorité des opposants à l'indépendance contestant le référendum et ayant annoncé qu'ils s'abstiendraient.

Plusieurs électeurs sont décidés à protéger les bureaux de vote d'éventuelles interventions policières. Les organisateurs du scrutin, en certains endroits, ont demandé à des électeurs de surveiller les entrées, alors que la police a déjà commencé à intervenir dans plusieurs bureaux.

Des bureaux de vote auraient même été barricadés par des électeurs face à l'avancée de la police, selon Reuters.

Le gouvernement régional catalan a assuré être en mesure d'organiser le référendum d'autodétermination dans des conditions démocratiques, en dépit des mesures prises par Madrid pour empêcher sa tenue.

«Nous pouvons tenir un référendum d'autodétermination assorti de garanties comme nous nous y étions engagés», a déclaré le porte-parole du gouvernement Jordi Turull. 

Samedi 30 septembre

Le ministère de l'Intérieur espagnol a fait savoir, le soir du 30 septembre, que la plupart des bâtiments publics qui devaient être utilisés pour organiser le référendum sur l'indépendance catalane (un scrutin interdit par la justice espagnole), ont été fermés.

Plusieurs milliers d'opposants au référendum d’autodétermination de la Catalogne se sont rassemblés le 30 septembre sur la place Urquinaona, à Barcelone.

La police a mis sous scellés plus de la moitié des 2 300 bureaux de vote en Catalogne, selon le représentant du gouvernement espagnol en Catalogne.

«Sur les 2 315 bureaux de vote [...] 1 300 ont déjà été mis sous scellés par la police catalane», a expliqué à la presse étrangère le préfet Enric Millo.

L'AFP a rapporté que la justice espagnole avait ordonné la fermeture des écoles et autres locaux pouvant être utilisés pour accueillir la consultation interdite par Madrid du 1er octobre. Elle a aussi ordonné à la police régionale, les Mossos d'Esquadra, de surveiller l'entrée de tout matériel électoral et de le confisquer au besoin.

Julian Assange estime que les autorités espagnoles ont déclenché en Catalogne «la première guerre sur internet du monde».

Madrid a notamment envoyé la garde civile dans un bâtiment de télécommunications de Barcelone afin de bloquer 29 applications que le gouvernement catalan comptait utiliser pour organiser le vote et compter les voix.

Des milliers de personnes, brandissant des drapeaux espagnols, ont manifesté le 30 septembre à Madrid pour défendre l'unité de l'Espagne, à la veille du référendum d'autodétermination convoqué par les indépendantistes de Catalogne.

Forts de dizaines d'écoles occupées, les séparatistes catalans se préparaient le 30 septembre à un référendum d'autodétermination à haut risque prévu le 1er octobre, malgré l'interdiction formelle de la justice et du gouvernement espagnols.

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