International

Accusé d'armer les Taliban, Moscou renvoie Washington à ses propres responsabilités

Pour le ministère russe des Affaires étrangères, les accusations américaines selon lesquelles la Russie fournirait des armes aux Taliban en Afghanistan visent à détourner l'attention des erreurs commises par les Etats-Unis dans ce même pays.

«Les généraux américains continuent leurs pratiques vicieuses en affirmant que la Russie livre des armes aux Taliban, sans pour autant fournir la moindre once de preuve.» C'est en ces termes que le ministère russe des Affaires étrangères a réfuté les accusations de Washington, selon lesquelles Moscou armerait le groupe armé islamiste en Afghanistan.

«Cela montre clairement que les Etats-Unis font tout leur possible pour calomnier la Russie dans le contexte du conflit afghan, afin de détourner l'attention de la communauté internationale de ses propres erreurs, commises pendant leur séjour de 16 ans dans ce pays», a fait savoir le ministère dans un communiqué. 

Plus tôt cette semaine, lors de son déplacement à Kaboul, le secrétaire américain à la Défense James Mattis avait formulé ces accusations, déjà exprimées par Washington par le passé.

Le ministère russe des Affaires étrangères a rappelé que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, qui était présent lors de la conférence de presse de James Mattis dans la capitale afghane, avait déjà déclaré publiquement que l'Alliance n'avait aucune preuve d'un appui présumé de Moscou aux Taliban.

Le jour de la visite de James Mattis en Afghanistan le 27 septembre, six roquettes avaient atterri près de l'aéroport international de Kaboul, sans faire de victimes. L'attaque avait été revendiquée à la fois par les Taliban mais aussi par l'Etat islamique.

Des accusations déjà portées par Washington

Les accusations américaines visant la Russie ne sont pas nouvelles : en avril 2017 déjà, James Mattis avait déclaré que Moscou fournissait une aide financière et des armes aux Taliban, notamment des mitrailleuses. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait alors balayé ces allégations, les qualifiant de «non professionnelles et sans fondement».

Lire aussi : Plusieurs civils blessés dans l’attaque d’un convoi de l’OTAN à Kaboul en Aghanistan