Le 26 septembre, le royaume d'Arabie saoudite a autorisé les femmes à conduire une voiture par décret spécial du roi Salmane. C'était jusqu'alors le seul pays à l'interdire. Aussitôt, les réactions ont commencé à affluer sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui ont insisté sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une goutte d'eau dans l'océan.
Le président américain Donald Trump a qualifié la décision de l'Arabie saoudite d'«avancée positive pour la promotion des droits des femmes dans le royaume», dans un communiqué de la Maison Blanche.
«Nous sommes très heureux», s'est quant à elle réjouie Heather Nauert, porte-parole de la diplomatie des Etats-Unis, grand allié de Riyad, devant la presse à Washington. A la question : «Cette décision pourrait amener d'autres évolutions positives en matière de droits des femmes ?», elle s'est bornée à répondre : «Aujourd'hui, nous sommes contents.»
Sur la toile saoudienne, des réactions de femmes ont également afflué pour témoigner de leur enthousiasme face à cette «avancé historique». «Maintenant nos enfants ne sauront pas ce que nous avons dû traverser. Un futur merveilleux nous attend», écrit ainsi une femme saoudienne sur Twitter.
Mais cet enthousiasme visible de Washington et Riyad est loin d'être partagé par l'opinion de par le monde. Car l'Arabie saoudite reste un pays régi par une vision ultra-conservatrice de l'islam, dans laquelle la femme tient un rôle effacé au sein de la sphère publique et où les châtiments corporels et les mises à mort par décapitation en place publique sont coutumes.
«Oh c'est formidable ! L'Arabie saoudite autorise les femmes à conduire. Mais elle continue de les décapiter et de les lapider à mort si elles sont accusées d'adultère», a tweeté une Américaine.
La tutelle masculine reste un problème, mais le décret saoudien autorisant les femmes à conduire est tout de même une bonne nouvelle, pour l'écrivain Laila Lalami.
Même si à présent elles pourront conduire un véhicule, les femmes doivent toujours demander l'autorisation d'un tuteur pour se déplacer, travailler ou se marier, ce que ne manquent pas de rappeler certains internautes, notamment la membre des Républicains Lydia Guirous.
D'autres utilisateurs de Twitter ironisent en supposant que les femmes pourront «peut-être parler en public d'ici 2030».
Pour d'autres encore, cette décision reste anecdotique pour un pays tel que l'Arabie saoudite.
La nouvelle mesure suscite enfin de l’ironie chez certains internautes qui la trouveraient hâtive, voire dangereuse.