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Scènes de guerre dans une favela de Rio, 1 000 soldats déployés contre les trafiquants (IMAGES)

Un millier de soldats ont été mobilisés le 22 septembre à Rio de Janeiro, au Brésil, afin de sécuriser la Rocinha, la plus grande favela de la ville, théâtre de violents affrontements armés entre la police et des trafiquants de drogue.

Une série de fusillades violentes et meurtrières avait débuté le 17 septembre dernier dans la Rocinha, la plus grande favela de la plus grande ville du Brésil, Rio de Janeiro, après l'incursion d'une bande rivale de trafiquants. Le matin du 22 septembre, un échange de tirs nourris a résonné dans ce quartier central où vivent 75 000 personnes, à proximité de la très chic plage de Leblon.

ATTENTION LES IMAGES QUI SUIVENT PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITE

Sur des vidéos diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir des hommes armés qui ouvrent le feu à de nombreuses reprises à travers les ruelles de cette favela.

La voie rapide qui jouxte ce quartier et relie le sud à l'ouest de Rio, a été fermée à partir du 22 septembre et des dizaines de policiers y circulaient lourdement armés, selon l'AFP. Dans la soirée, des blindés de l'armée sont même arrivés. 

Un bus a été incendié à proximité du tunnel passant sous la Rocinha et des colonnes de fumée montaient de différents sites situés dans de cette zone, d'après la police. Des trafiquants ont attaqué le siège de l'Unité de police chargée du maintien de la paix dans la favela, déclenchant un échange de tirs qui a blessé un voisin. 

Les habitants ont été obligés de s'abriter chez eux. «Depuis la semaine dernière, nous avons peur [...] Personne ne reste dans la rue, la terreur règne», a confié à l'AFP James, qui vit dans la favela. Une femme y résidant depuis 43 ans a affirmé qu'elle n'avait jamais rien vu de pareil. D'autres personnes refusaient de parler à la presse par peur des représailles.

«Rocinha est pacifié», a de son côté affirmé dans la soirée le ministre de la Défense, Raul Jungmann, à la télévision TV Globo.

Le secrétaire à la sécurité de Rio, Roberto Sa, a fait savoir que l'opération de l'armée continuerait «pour une durée indéterminée», tout en assurant aux résidents qu'ils pourraient retrouver leur vie normale.    

«C'est une guerre entre des bandits qui étaient auparavant alliés mais qui maintenant veulent le monopole du trafic de drogue», a expliqué le commissaire de police de Rocinha, Antonio Ricardo Lima. Cette «guerre» opposerait l'ancien chef du trafic de la favela, emprisonné depuis 2011, et son successeur.

C'est le gouverneur de l'Etat de Rio, Luiz Fernando Pezao, qui a fait appel à l'armée. L'Etat est au bord de la faillite et les retards dans le paiement des salaires des fonctionnaires atteignent parfois plusieurs mois.

Un an après le feu d'artifice et le faste des Jeux olympiques, Rio de Janeiro vit au rythme des fusillades et des patrouilles de l'armée déployée pour faire face à cette poussée de violence.

Guerre entre gangs de trafiquants de drogue, enfants tués par des balles perdues pendant des raids de police dans les favelas, recrudescence des vols à main armée : le sentiment d'insécurité est omniprésent.

Ces derniers mois, la route qui mène à l'aéroport international a été bloquée à plusieurs reprises en raison d'échanges de tirs nourris.

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