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Profitant du chaos après le passage d'Irma, certains font flamber les prix à Miami

La loi de l'offre et de la demande n'a pas été suspendue tandis que l'ouragan Irma ravageait la Floride. Du fait de commerçants peu scrupuleux ou de manière automatique, le prix des vols, de l'eau ou de la nourriture s'est rapidement envolé.

Price gouging, que l'on pourrait traduire en français par «prix abusifs» : tel est le nom d'une pratique qui résonne de façon infamante aux Etats-Unis et notamment à Miami, récemment ravagée par le passage de l'ouragan Irma. Il s'agit en fait d'une subite flambée des prix sur un produit, parfois de première nécessité, dont le coût est relativement stable en temps normal.

Dès le 8 septembre, à l'annonce de l'arrivée de l'ouragan Irma qui a ravagé les Antilles et les Caraïbes, les habitants de Floride se sont jetés sur les réserves d'eau, de nourriture et sur les compagnies aériennes. Résultat, les prix sont montés en flèche en quelques minutes, au fur et à mesure que ces biens et services disparaissaient.

Effet pervers du capitalisme ?

Les vols pour Phoenix en Arizona ont ainsi bondi d'environ 550 à 3 250 dollars en un court laps de temps, selon des chiffres du Monde. Quant aux vols vers d'autres destinations telles que New York, Montréal ou Boston, ils affichaient déjà complet 48 heures avant l'arrivée d'Irma.

Romain, enseignant à l'Université de Miami, a confié à RT France avoir hésité à acheter des billets pour lui et sa famille en direction de Paris, avant de renoncer devant le prix : 4 000 dollars par personne. «Il y a le price gouging des commerçants, mais il y a aussi le price gouging automatisé des billetteries en ligne qui n'obéissent qu'à des algorithmes pour optimiser les profits», a constaté Romain, déplorant ce qui est, selon lui, un effet pervers du capitalisme.

Une pratique illégale, dénoncent certains

Plus de 8 000 plaintes pour prix abusifs auraient été déposées auprès de la justice par des habitants de la Floride, selon une information du quotidien Le Monde.

Le même phénomène s'était déjà produit au Texas à la fin du mois d'août lorsque l'ouragan Harvey semait la panique dans l'Etat et poussait certains commerçants peu scrupuleux à vendre des nuits d'hôtel et de l'essence à des prix jamais vus (jusqu'à 5,30 dollars le litre). Des photos prises par des clients outrés avaient bientôt fleuri sur les réseaux sociaux, montrant des packs d'eau vendus à 40 dollars (soit 33 euros). Le procureur général du Texas a annoncé sa décision de poursuivre en justice les pompistes contrevenants.

Romain, lui, veut tout de même retenir l'aspect positif de cette épreuve qui l'a mené jusqu'à Atlanta avec ses proches et des collègues.

«Des étrangers s’entraidaient sans raison. On a vu le meilleur de l’homme, comme ces habitants d'Atlanta, dignes d’une cité perdue, qui nous recevaient à bras ouverts, nous offraient des repas au restaurant et des tours de manège pour les petites sous prétexte que nous étions des "évacués"», conclut-il.

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