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Mécontent de la couverture du conflit dans le Donbass, Kiev renvoie deux journalistes espagnols

Les services de sécurité ukrainiens ont annoncé le 29 août avoir interdit à deux journalistes espagnols d'entrer sur le territoire ukrainien pour couvrir le conflit à l'est. Les médias espagnols dénoncent une atteinte à la liberté de la presse.

Le 29 août, le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) a déclaré que deux journalistes espagnols Antonio Pampliega et Angel Sastre, qui se rendaient dans l'est de l'Ukraine, avaient été renvoyés en Espagne. Ils sont accusés d'avoir produit des «fake news» en alléguant que les troupes ukrainiennes avaient bombardé des zones civiles, ce qui serait faux, selon le SBU. 

Les deux journalistes ont fait savoir sur Twitter qu'ils avaient été empêchés d'entrer sur le territoire ukrainien et ont été arrêtés à l'aéroport de Kiev la semaine dernière.

«Ces trois dernières années, nous avons travaillé dans la zone de conflit du Donbass, dans les villes de Lougansk, Pervomaïsk et ailleurs. Mais lors de notre dernière arrivée à l'aéroport, nos passeports nous ont été enlevés et nous avons passé toute la journée à l'aéroport sans possibilité de partir. Plus tard, on nous a dit que nous étions inclus dans la nouvelle liste noire des services de renseignement spéciaux, avec 40 autres personnes. il paraît que nous sommes une menace pour la sécurité de l'Ukraine», a déclaré Angel Sastre à l'agence russe RIA Novosti.

La guerre du Donbass a éclaté au début 2014, en pleine crise ukrainienne. Elle oppose les forces ukrainiennes aux séparatistes de l'est du pays, favorables à un rattachement avec la Russie. Récemment, le président ukrainien Petro Porochenko a confié que l'envoi d'une mission armée mandatée par l'ONU dans le Donbass avait été évoqué lors d'une visite au Pentagone.

On nous a traités comme des criminels

«Après 20 heures de détention à Kiev, un militaire est arrivé et nous a ordonné de monter dans un avion sans donner d'explications», a ajouté Angel Sastre. «Ils nous ont traités comme des criminels, la seule chose qui nous manquait était les menottes», a pour sa part déclaré son collègue Antonio Pampliega qui a même qualifié le gouvernement ukrainien de «fasciste».

Les journalistes refoulés à cause de qu'«ils ont écrit»

La porte-parole des services de sécurité ukrainiens Olena Gitlyanska, a de son côté fait savoir que l'interdiction d'entrée sur le territoire ukrainien pour les deux journalistes avait été décidée en raison d'une «activité contraire aux intérêts de l'Ukraine».

«Regardez ce qu'ils ont écrit», s'est-elle insurgée lorsque les journalistes lui ont demandé d'apporter plus de détails.

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L'Association de la presse espagnole (APM) a de son côté appelé le gouvernement espagnol à exiger des autorités ukrainiennes une explication sur cet incident.

«Le travail des journalistes dans les pays en guerre est essentiel pour que les citoyens puissent recevoir des informations indépendantes et véritables, et les gouvernements ne devraient entraver cela sous aucun prétexte», a déclaré l'APM dans un communiqué.

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Le conflit armé a fait près de 10 000 morts.

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