Après la victoire des forces irakiennes appuyées par les Etats-Unis à Mossoul en juillet 2017, c'est la localité de Tal Afar qui est sur le point de tomber. Une équipe de RT a pu filmer les quartiers de la ville libérés : des bâtiments dévastés, des rues désertées par les civils. Afin de préparer leur retraite, les djihadistes, ont pris soin de piéger les moindres recoins des bâtiments. De nombreux combattants de Daesh seraient également encore présents dans la ville, cachés dans des caves, des soubassements ou encore des galeries souterraines.
Un témoin explique au micro de RT que les interrupteurs des maisons sont susceptibles d'être reliés à des mécanismes explosifs. «Ils ont transformé la ville en cauchemar pour les démineurs», témoigne Mourad Gazdiev, reporter de RT sur place. «Un de nos officiers est entré dans une maison puis s'est assis sur un canapé», rapporte un gradé irakien, «celui-ci a explosé, et avec, la moitié de la maison». «Un autre exemple», ajoute-t-il, «il y avait des bombes dans les réfrigérateurs et même dans les poignées de portes». Et de prévenir l'équipe de tournage : «Il y a des fils partout, nous ne touchons à rien.»
Point de passage obligé sur la route de Mossoul vers la frontière syrienne, la ville de Tal Afar, ancienne base américaine en Irak, a été prise en juin 2014 lors d'une offensive éclair de Daesh qui lui a permis de mettre la main sur du matériel militaire. La citadelle a ensuite été le théâtre d'exactions de l'organisation terroriste. «On a découvert des chaînes et des entraves que les gens de l'Etat islamique obligeaient leurs prisonniers à porter», a ainsi témoigné un combattant à l'AFP.
Retranchés dans la localité d'al-Ayadieh, près de Tal Afar, les combattants de Daesh opposent à l'armée irakienne un résistance farouche. Ce 28 août, les jihadistes ont lancé trois voitures piégées conduites par des kamikazes sur les forces irakiennes. Ces dernières estiment n'avoir plus qu'à reprendre cette dernière poche de résistance pour ravir à l'EI son dernier bastion dans la province de Ninive, où elles avaient déjà repris en juillet 2017 Mossoul, la deuxième ville du pays.