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Belgique : après les attentats en Catalogne, le ministre de la Justice veut ficher les imams

Le gouvernement belge veut avoir une vue d'ensemble des activités dans les mosquées du pays. Le ministre de la Justice Koen Geens aimerait que les lieux de culte musulmans du pays signalent les allées et venues des imams.

Le ministre belge de la Justice Koen Geens veut tirer les leçons des attentats meurtriers de Barcelone et de Cambrils du 17 août 2017 et de l'implication dans ces derniers de l'imam Abdelbaki Es Satty, passé par la Belgique. «Je vais demander à l'Exécutif des Musulmans [équivalent belge du Conseil français du culte musulman] de demander à chaque mosquée en Belgique, reconnue ou non, de signaler chaque imam qui y passe», a déclaré Koen Geens sur le plateau de l'émission de la télévision flamande Terzake, dans la soirée du 23 août.

Koen Geens a toutefois reconnu qu'il devait compter sur le bon vouloir des mosquées. Rien ne les oblige en effet à communiquer de tels renseignements.

Décrit comme le «cerveau» de la cellule terroriste des attentats de Catalogne par certains membres présumés de cette dernière, Abdelbaki Es Satty a séjourné de janvier à mars 2016 à Machelen, dans la grande banlieue de Bruxelles. Selon les autorités belges, il a tenté d'obtenir, début 2016, un emploi d'imam à la mosquée de Diegem (l'une des deux sections de la commune de Machelen), laquelle a refusé. Selon Jean-Pierre De Groef, bourgmestre de Machelen, Abdelbaki Es Satty faisait des prêches «pas adéquats».

L'enquête a fait apparaître en outre que l'imam, qui a fait de la prison en Espagne de 2010 à 2012, était entré en contact lors de sa détention avec un des auteurs des attentats de Madrid de 2004. Les enquêteurs catalans ont confirmé qu'Abdelbaki Es Satty était bien mort dans l'explosion d'une maison à Ripoll la veille des attentats de Barcelone et Cambrils.

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