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Quand les bougies ne suffisent plus : des voix s'élèvent à droite après les attentats de Catalogne

De nombreux anonymes ont rendu hommage aux victimes de Catalogne et exprimé leur attachement à la paix et à la tolérance, appuyés en cela par des personnalités telles qu'Anne Hidalgo. A droite, certains considèrent cette approche comme naïve.

Comme à Paris ou Nice, à la suite des attentats en Catalogne, le public a exprimé son désarroi, notamment en déposant des bougies, des mots de condoléances ou des peluches sur les lieux du drame. De nombreux messages appelant à la paix et au recueillement, mais aussi à l'ouverture et à la tolérance, ont également été publiés sur les réseaux sociaux – notamment par les maires de grandes métropoles mondiales telles que, entre autres, Montréal ou Paris.

Une heure après l'attaque au véhicule-bélier sur l'artère très fréquentée des Ramblas à Barcelone, Anne Hidalgo faisait ainsi part de son soutien aux victimes. «Barcelone et Paris sont des villes de partage, d'amour et de tolérance», a ainsi tweeté le maire de la capitale, ajoutant : «Ces valeurs sont plus fortes que ce terrorisme odieux et lâche.»

Cette rhétorique de la paix et de la tolérance a néanmoins suscité des crispations à droite. «Stop aux bougies», s'est ainsi insurgée Valérie Boyer, députée Les Républicains (LR) et ex-porte parole de François Fillon durant la campagne présidentielle. «Place à une action ferme et réaliste contre l'islamisme et son terrorisme», ajoute-t-elle encore sur Twitter.

«Fini les bougies», exhorte sur le même registre Eric Ciotti, président (LR) du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, «l'heure est à une action résolue en Europe contre le terrorisme islamiste».

«Scénario hélas rodé : communiqué de solidarité, Tour Eiffel, bougies», déplore également l'ex-député LR Thierry Mariani. Et d'ajouter : «"Pas d'amalgame"... [avant l']attentat suivant !»

Lydia Guirous, féministe engagée et ancienne porte-parole des Républicains, estime également que les bougies en hommage aux victimes ne sauraient suffire.

Le leader de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, bien qu'accusé de récupération politique par le «Lab» d'Europe 1, persiste et s'en prend encore aux politiques menées face au terrorisme. «Le pouvoir est naïf et paralysé», condamne-t-il ainsi sur Twitter.

Du côté du Front national, le candidat malheureux du parti aux législatives Damien Philippot a ironisé sur le «clignote[ment]» de la tour Eiffel en hommage aux victimes de Catalogne – comme souvent après des attentats à l'étranger, Anne Hidalgo a en effet décidé d'éteindre le monument.

Un point de vue similaire à celui exprimé par divers journalistes et intellectuels, marqués à droite ou à l'extrême droite. André Bercoff, éditorialiste à Valeurs actuelles, ne mâche pas ses mots et s'en prend au «masochisme» des pacifistes. Des «zombies» qui résistent avec des bougies, des fleurs... et de la crème solaire, selon lui.

L'écrivain controversé Renaud Camus, le théoricien du «Grand remplacement», appelle lui à contrer les arrivées de migrants par la Méditerranée au lieu d'«éteindre la tour Eiffel», apportant ainsi son soutien à l'initiative du groupe identitaire «Defend Europe» et de son navire C-Star.

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