International

La justice israélienne suspend une loi favorable aux colons et controversée

La Cour suprême israélienne a décidé de geler l'application d'une loi sans précédent permettant à Israël de s'approprier des centaines d'hectares en Cisjordanie occupée, un texte qui scandalise les Palestiniens et émeut la communauté internationale.

Selon des documents de justice consultés le 18 août par l'AFP, le juge israélien Neal Hendel a ordonné le 17 août de suspendre sine die l'application de la loi adoptée en février dernier par le Parlement dominé par la droite.

La Cour suprême a été saisie d'un recours déposé par 17 conseils locaux palestiniens et des organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits.

La décision de la Cour jette l'incertitude sur le sort de ce texte que ses détracteurs dénoncent comme légalisant le «vol» de terres palestiniennes.

La loi adoptée le 6 février pourrait permettre à Israël d'exproprier, contre compensation, les propriétaires palestiniens de terrains privés situés en Cisjordanie sur lesquels des colons israéliens ont construit sans autorisation officielle de l'administration israélienne.

Elle vise à légaliser au regard du droit israélien des colonies dites «sauvages», c'est-à-dire non reconnues par Israël, et à leur épargner la démolition sur décision des juges.

Israël fait une distinction entre colonies reconnues et «sauvages». Mais la Cisjordanie est un territoire occupé par Israël depuis 1967 et au regard du droit international, toutes les colonies sont illégales.

La colonisation, c'est-à-dire la construction d'implantations civiles en territoire occupé, passe aux yeux d'une grande partie de la communauté internationale comme un obstacle majeur à la paix entre Palestiniens et Israéliens.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahou, considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, fait la part belle aux avocats de la colonisation.

Lire aussi : Israël: des juifs français défilent à Hébron contre la décision de l'Unesco favorable à la Palestine