Alors que l'hostilité entre Doha et Riyad continue de faire rage, la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya a diffusé le 9 août dernier une vidéo de synthèse représentant un avion de chasse saoudien en train d'abattre un avion de ligne... qatari.
La vidéo était supposée matérialiser l'un des scénarios possibles dans le cas où un avion violerait l'espace aérien de l'Arabie saoudite. Après avoir représenté l'option la moins violente, où un chasseur escorte l'avion commercial au sol, c'est la destruction de l'appareil par un tir de missile qui a été envisagée.
«Le droit international autorise les Etats à abattre n'importe quel engin violant son espace aérien en qualifiant celui-ci de cible légitime, et à plus forte raison au-dessus de zones militaires», explique la vidéo.
Sur internet, plusieurs jours après sa diffusion initiale, la vidéo a commencé à attirer l'attention de nombreuses personnes qui se sont émues de ce qu'un avion transportant des civils ait été choisi comme exemple. «Et ça, c'est de la promotion du terrorisme ou pas ?», s'interroge par exemple cet utilisateur du réseau social Twitter, faisant référence aux accusations proférées à l'encontre du Qatar par Riyad.
D'autres établissent un parallèle entre la chaîne qatarie Al-Jazeera, dont l'Arabie saoudite demande le fermeture pour «propagande terroriste», et la chaîne Al Arabiya, accusée à son tour par certains utilisateurs d'avoir diffusé une vidéo jugée comme promouvant le terrorisme.
Riyad et ses alliés ont rompu le 5 juin les relations diplomatiques avec ce petit émirat riche en gaz qu'ils accusent de soutenir le terrorisme. Doha, qui entretient de bonnes relations avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient, a également été frappé par des sanctions économiques, ainsi que par un blocus, Riyad fermant la seule frontière terrestre du Qatar.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont formulé un ultimatum à Doha, exigeant notamment la fermeture d'une base militaire turque au Qatar, ainsi que le versement d'une compensation financière à l'Arabie saoudite, à l'Egypte, au Bahreïn et aux Emirats arabes unis, ou encore la fermeture d'Al-Jazeera. Cet ultimatum a été rejeté par Doha.