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«On n’en peut plus» : cri de détresse d'Italiens face à l'afflux migratoire (VIDEO)

«On ne peut plus vivre librement dans notre ville.» A la frontière avec la France, des habitants de Vintimille ont exprimé leur détresse face à l'afflux de migrants dans leur ville dans un reportage diffusé par l'agence vidéo RUPTLY.

Environ 300 personnes ont manifesté le 9 août devant la mairie de Vintimille, ville frontalière entre l'Italie et la France qui fait face à Menton, pour protester contre l'afflux de migrants dans leur ville. Ces derniers s'agglutinent à la frontière pour essayer de passer en France. Les habitants redoutent que leur ville soit associée à l'immigration et connaisse une baisse du tourisme. Il estiment, en outre, avoir «assez donné», c'est-à-dire, en avoir assez fait pour aider les migrants, et souhaitent l'intervention de l'Etat. Des manifestants ont fait part de leur détresse face à leur ville «envahie». 

«On ne peut plus vivre librement dans notre ville. Ce n’est d’ailleurs plus notre ville, ce n’est plus une ville du tout. Ce n'est qu'un énorme camp de réfugiés», confie un des manifestants, outré que cette situation puisse perdurer avec «l’argent des contribuables». Un autre explique que les femmes ne peuvent plus se promener la nuit seules dans les rues, à cause du danger que représenteraient les migrants. Le propriétaire d'une boutique déplore quant à lui la baisse de l'afflux de touristes. «Il n’y a plus du tout de touristes, on a de moins en moins de travail», explique-t-il. 

Une autre vidéo de la manifestation nous montre le petit cortège, enfants en tête,  s'approcher de la mairie. «L’Etat doit nous écouter, et le maire en premier, mais personne ne le fait», explique une des personnes interviewée. 

La ville de Vintimille a été très fortement touchée par l'arrivée en masse de migrants cherchant à rejoindre la France ces derniers mois. Le 25 juin, le conseil municipal de la ville avait ordonné le nettoyage d'une zone située le long de la rivière Roya, où les migrants avaient organisé un camp de fortune depuis lequel de nombreuses tentatives de passage en force de la frontière, souvent accompagnées de heurts avec la police, ont été lancées. 

C'est dans cette zone que l'activiste Cédric Herrou aide des migrants à passer la frontière et à demander l'asile en France avec l'association Roya Citoyenne. Le 8 août la cour d'appel d'Aix-en-Provence a condamné le militant à quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros de dommages et intérêts à la SNCF pour l’occupation illicite de locaux désaffectés à Saint-Dalmas-de-Tende. Une condamnation plus importante qu'en première instance, lors de laquelle Cédic Herrou, qui dénonce un dossier «vide» et assure agir désormais dans la «totale légalité», avait écopé d'une amende de 3 000 euros avec sursis. «Je dirai à toutes les familles que j'ai aidées que je ne regrette rien, que je l'ai fait avec plaisir», a-t-il déclaré à la sortie de l'audience.  

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