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Un boxeur indien cède son titre à son adversaire chinois en signe d'apaisement entre les deux pays

Alors que le ton monte entre Pékin et New Dehli à cause d'un différend frontalier, le boxeur indien Vijender Singh, qui venait de battre son adversaire chinois Zulpikar Maimaitiali, a annoncé qu'il lui cédait le titre de champion d'Asie-Pacifique.

Vijender Singh, un boxeur indien, affrontait le 6 août le boxeur chinois Zulpikar Maimaitiali lors de la finale de la coupe Asie-Pacifique de la World bowing organization (l'une des quatre fédérations mondiales de boxe). Victorieux, il a toutefois choisi de renoncer à son titre et de le céder à son adversaire, en signe d'apaisement entre la Chine et l'Inde, qu'un conflit frontalier dans l'Himalaya oppose depuis plusieurs semaines.

Alors que le combat, qui avait lieu dans la ville de Bombay, venait de s'achever et que Vijender Singh venait d'être déclaré vainqueur, le boxeur, après avoir salué plusieurs personnalités indiennes venues le soutenir, est revenu sur le ring pour faire une annonce des plus inhabituelles. «Je ne veux pas de ce titre : je le donne à Zulpikar [;..] Je ne veux plus de tensions à la frontière : c'est un important message de paix», a-t-il expliqué.

Ce geste suit de quelques jours un incident survenu à la frontière sino-indienne. Le 3 août dernier, Pékin a officiellement exigé de New Delhi qu'il retire ses troupes de la ligne qui sépare les deux pays, accusant l'armée indienne d'avoir pénétré en territoire chinois, notamment pour y effectuer des travaux de réfections de routes.

Le 16 juin dernier, l'Inde s'était offusquée de voir des militaires chinois effectuer des manœuvres, notamment avec des véhicules et du matériel de construction de routes, dans des zones que le Bhoutan considère comme faisant partie de son territoire. Immédiatement, le Bhoutan, petit royaume aux liens économiques, politiques et militaires très développés avec l'Inde, avait appelé New Delhi à intervenir. 

Les trois pays sont en conflit quant à la localisation exacte du point de jonction entre leurs trois frontières. Les soldats mobilisés à la frontière, du côté indien, chinois et bhoutanais, ne sont généralement pas armés, précisément dans le but d'éviter toute escalade de violence ou dérapage. Les tensions sont particulièrement vives entre la Chine et l'Inde, qui partagent 3 500 kilomètres de frontière le long de laquelle sont mobilisés plusieurs milliers soldats qui se font face à quelques 150 mètres de distance. Leurs provocations prennent ainsi la forme, comme le note The Guardian, de rodomontades paramilitaires : allure exagérément fière, torses bombés, regards prolongés... 

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