«Nous nous attendons à ce que les représentants de la communauté régionale et mondiale, qui, comme on peut en juger, comptent ne pas reconnaître les résultats de l’élection vénézuélienne et accroître la pression économique sur Caracas, fassent preuve de retenue et renoncent à leurs intentions destructives, capables d’accentuer la polarisation de la société [vénézuelienne]», a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères le 31 juillet, au lendemain de l’élection de l’Assemblée constituante au Venezuela. Alors que plusieurs pays ont déjà fait savoir qu’ils refuseraient de reconnaître les futures décisions de cette institution, la diplomatie russe a souligné que le plus important était, selon elle, d’«éviter un nouveau cycle de violence» et de «créer des conditions, y compris à l’extérieur, pour que l’Assemblée puisse poser les bases du règlement pacifique des ruptures dans la société vénézuélienne».
En notant «avec regret» le boycott de l’élection par l’opposition qui «a, en plus, tenté de la saper, en provoquant des affrontements», Moscou a appelé les deux côtés à «mettre fin à ce bras de fer absurde».
8 millions de personnes, soit 41,5% des électeurs inscrits, ont pris part au scrutin du 30 juillet, boycotté par l'opposition, qui a été marqué par des violences. A travers le pays, les manifestations de l'opposition et les affrontements avec les forces de l'ordre ont coûté la vie à dix personnes et fait plusieurs blessés.
Vives critiques dans le monde après l'élection de la Constituante
Des Etats-Unis à l'Union européenne, de nombreux gouvernements dans le monde ont fermement condamné l'élection dans la violence d'une Assemblée constituante au Venezuela. Une dizaine de pays ont annoncé leur refus de la reconnaître, notamment l'Espagne, où vit une importante communauté d'exilés vénézuéliens.
Qualifiant ces élections d'«illégitimes» et Nicolas Maduro de «dictateur», Washington a annoncé le soir du 31 juillet de nouvelles sanctions impliquant le gel de tous les avoirs que posséderait le président vénézuélien aux Etats-Unis, une mesure extrêmement rare contre un chef d'Etat en exercice.
Plusieurs pays sud-américains, du Mexique à l'Argentine en passant par le Panama, le Costa Rica, le Paraguay et la Colombie, ont également condamné les violences pendant l'élection. Le Pérou a invité les ministres des Affaires étrangères d'Amérique latine à une réunion sur le Venezuela le 8 août à Lima.