Washington a édicté des sanctions juridiques et financières sans précédent contre Nicolas Maduro, le président vénézuélien. «Les élections illégitimes d'hier [le 30 juillet] confirment que Maduro est un dictateur qui méprise la volonté du peuple vénézuélien», a tonné le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, cité dans un communiqué du 31 juillet annonçant le gel de tous les avoirs que possédait le président du Venezuela aux Etats-Unis.
Cette annonce fait suite au référendum destiné à élire les 545 membres de la nouvelle Assemblée constituante – un scrutin que Washington avait déjà condamné avant même sa tenue. «On se fiche de ce que dit Trump ! Ce qui nous importe, c'est ce que dit le peuple du Venezuela !», avait lancé Nicolas Maduro après l'annonce des résultats. Le président vénézuélien accuse en outre les Etats-Unis d'orchestrer la déstabilisation politique et économique de son pays.
Nicolas Maduro avait qualifié d'historique le scrutin auquel ont participé plus de huit millions d'électeurs, soit 41,5% du corps électoral. Plus que les 7,6 millions de voix réunies par l'opposition le 16 juillet, lors d'un référendum contre le projet de Constituante. Chaque camp conteste les chiffres de l'autre.
L'opposition avait par ailleurs appelé à boycotter cette consultation, estimant qu'elle favorisait trop les chavistes (du nom d'Hugo Chavez, prédécesseur de Maduro, qui se réclame de son héritage). Depuis plusieurs mois, les violences entourant le processus électoral ont fait des dizaines de morts, du côté des partisans de Nicolas Maduro comme de celui de ses adversaires.