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Algérie : contre les pressions en ligne, des militantes féministes appellent à se baigner en maillot

Dénonçant une atteinte à leur liberté, près de 3 000 femmes de la ville algérienne d'Annaba ont décidé de répliquer à des campagnes anti-maillot de bain sur les réseaux sociaux. Elles se baigneront en bikini malgré la pression.

Un groupe de jeunes féministes, dont le nombre dépasserait 2 800 sur les réseaux sociaux, selon le journal local algérien Le Provincial, a décidé de réunir le plus de femmes possible pour se baigner en maillot de bain sur les plages de la ville d'Annaba (anciennement Bône à l'époque de la colonisation française), et notamment en bikini.

Le but de cette opération : répondre à la croisade anti-bikini qu'avait menée durant le mois du ramadan, sur les réseaux sociaux, des jeunes soucieux de dissuader les femmes algériennes de porter des tenues de plage jugées contraires aux normes islamiques, ou trop proches de l'Occident (en clair, tous les vêtements de plage hormis le burkini, qui couvre les bras et les jambes). Des pages, sur les réseaux sociaux, appelaient ainsi à prendre en photo « les femmes qui auraient le malheur de se baigner en maillot de bain», rapporte Le Provincial.

«Les jeunes Bônoises ont désormais une nouvelle occupation», rapporte le journal : tenir tête à «des jeunes qui s'improvisent policiers des mœurs».

De l'autre côté de la Méditerranée, en France, la polémique sur le port du maillot de bain islamique, le burkini, a occupé les médias pendant une bonne partie de l'été 2016, obligeant le Conseil d'Etat à se prononcer sur des interdictions municipales. La controverse a même été sur le point de reprendre cet été 2017, lorsqu'une mairie a décidé d'interdire le port de cette tenue de bain islamique dans un bassin communal, avant de se rétracter.

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