«Je suis bouleversé par la façon dont le régime hongrois actuel utilise l'imagerie antisémite dans le cadre de sa campagne délibérée de désinformation», a déclaré George Soros, 86 ans, dans un communiqué destiné à dénoncé la campagne gouvernementale mettant en garde contre l'ingérence présumée du milliardaire dans le pays.
L'affiche en question, dont plusieurs milliers d'exemplaires ont été placardés dans les rues de Hongrie, montre un portrait rieur de l'homme d'affaires accompagné du commentaire «ne laissons pas Soros rire le dernier».
Le slogan fait allusion aux accusations récurrentes du pouvoir hongrois, selon lequel George Soros, dont la fondation finance de nombreuses ONG en Europe centrale et dans les Balkans, chercherait à s'ingérer dans la politique intérieure en poussant la Hongrie à accueillir des réfugiés.
George Soros s'est dit encouragé par le fait que les leaders de la communauté juive de Hongrie se soient exprimés en sa faveur. La principale organisation juive de Hongrie, Mazsihisz, a notamment accusé le gouvernement de Viktor Orban d'attiser les «sentiments antisémites» et l'a appelé à renoncer à cette campagne d'affichage.
Le gouvernement de Viktor Orban a refusé d'annuler la campagne, invoquant son devoir de défendre la patrie. Il a accusé le «milliardaire spéculateur» de vouloir utiliser sa fortune et les groupes qu'il soutient pour «installer un million de migrants» en Hongrie et dans l'Union européenne.
Le 8 juillet, l'ambassadeur d'Israël à Budapest avait d'abord, appelé le gouvernement hongrois à cesser sa campagne d'affichage, mais le lendemain, à la demande du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministère des Affaires étrangères a publié une mise au point, revenant sur les déclarations du diplomate israélien.
«En aucune façon, le communiqué ne visait à délégitimer les critiques contre George Soros, qui discrédite les gouvernements élus démocratiquement en Israël, en finançant des organisations qui diffament l'Etat juif et lui dénient le droit de se défendre», a fait savoir la diplomatie israélienne, douchant ainsi les ardeurs des soutiens du milliardaire.