Des milliers d'affiches financées par le gouvernement hongrois ont fait leur apparition à Budapest. Sur celles-ci, figure un portrait du milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, tout sourire, accompagné du slogan «Ne laissons pas Soros rire le dernier» et du commentaire «99% s’opposent à l'immigration illégale».
C'est là le principal point de litige entre le gouvernement hongrois et George Soros, qui a critiqué son pays d'origine pour refuser d’accepter un afflux massif de demandeurs d’asile. Le slogan reprend les accusations du gouvernement hongrois, selon lequel le richissime financier, dont la fondation finance de nombreuses ONG en Europe centrale et dans les Balkans, chercherait à s'ingérer dans la politique intérieure. En outre, le milliardaire de 86 ans est accusé par le pouvoir hongrois de pousser le pays à accueillir des réfugiés.
Le 8 juillet, l'ambassadeur d'Israël à Budapest Yossi Amrani avait appelé Budapest à mettre un terme à cette campagne contre George Soros, considérée comme antisémite par des organisations juives. «Il est de notre responsabilité morale d'élever la voix et d'appeler les autorités compétentes à exercer leur pouvoir pour faire cesser [la campagne]», avait déclaré Yossi Amrani.
Cela n'avait pourtant pas convaincu le Premier ministre hongrois Viktor Orban de mettre un terme à la campagne. Invoquant son devoir de défendre la patrie, il a accusé le «milliardaire spéculateur» de vouloir «installer un million de migrants» en Hongrie et dans les pays européens grâce à sa fortune et aux organisations qu'il soutient.
Mais dans la soirée du 9 juillet, le ministère israélien des Affaires étrangères est revenu sur ses pas, publiant une mise au point sur demande du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou, selon l'AFP. «Israël déplore toute forme d'antisémitisme dans n'importe quel pays et se tient au côté des communautés juives partout face à la haine», peut-on lire dans le communiqué du ministère, qui précise : «C'était le seul objectif du communiqué de l'ambassadeur d'Israël.»
«En aucune façon, le communiqué ne visait à délégitimer les critiques contre George Soros, qui discrédite les gouvernements élus démocratiquement en Israël, en finançant des organisations qui diffament l'Etat juif et lui nient le droit de se défendre», peut-on encore lire.
Le Premier ministre israélien se rendra le 18 juillet en Hongrie. Il s'agira de la première visite d'un Premier ministre israélien dans ce pays depuis près de 30 ans.