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L'Allemagne accuse la Russie de vouloir influencer ses prochaines élections

Berlin affirme que Moscou chercherait à peser sur ses élections fédérales de septembre. Le ministre de l'Intérieur assure que des données volées en 2015 lors d'un piratage attribué sans preuves aux Russes pourraient refaire surface.

«On peut supposer que des agences russes essayent d'influencer les partis, les hommes politiques et l'opinion publique, avec en ligne de mire l'élection parlementaire de 2017», peut-on lire dans le rapport annuel publié le 4 juillet par les services de renseignement allemands.

Ce rapport prétend que le groupe de hackers russes APT 28, également connu sous le nom de Fancy Bear, qui selon Berlin serait contrôlé par l’Etat russe, prend pour cible des responsables politiques allemands. Le texte accuse également Moscou d’utiliser des trolls sur internet pour influencer l’opinion publique et propager des points de vue pro-russes.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui s’est exprimé à l'occasion de la présentation de ce rapport, a déclaré que la Russie chercherait à influencer les élections allemandes, en se référant aux présumés précédents aux Etats-Unis et en France. Reste que les enquêteurs français avaient admis ne pas avoir trouvé de preuves de piratage russe dans l’attaque de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. Ainsi, Guillaume Poupard, le directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a fait savoir début juin qu'aucune trace de hackers russes n'avait été relevée. Selon lui, l'attaque informatique était si générique et simple qu'elle aurait pu être perpétrée par pratiquement n'importe qui dans n'importe quel pays.

Thomas de Maizière a aussi rappelé les attaques informatiques subies en 2015 par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, également attribuées aux services secrets russes. «De nombreuses données ont été dérobées lors du piratage du Bundestag en 2015. Nous nous attendons à ce que ces informations fassent surface dans les prochaines semaines», a-t-il signalé. Hans-Georg Maassen, président de l'Office de protection de la Constitution allemande, l'équivalent du renseignement intérieur, a cependant signifié lors de la même conférence de presse qu'il n'y avait pas d'élément permettant de déterminer si la Russie allait soutenir un parti en particulier. 

La Russie n’a pas répondu aux accusations du rapport allemand, mais Moscou avait déjà commenté des accusations similaires en provenance des Etats-Unis. «Lorsqu'une attaque informatique provient d'un pays, cela ne signifie pas automatiquement qu'elles sont menées par le gouvernement de ce pays», avait averti le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov en juin dernier.

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