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Damas dénonce le rapport de l'OIAC sur les armes chimiques et la méthode utilisée pour l'enquête

Après que l'OIAC a conclu à l'utilisation de gaz sarin à Khan Cheikoun, Damas rappelle avoir proposé aux enquêteurs de se rendre sur place – proposition qu'ils avaient déclinée, préférant s'appuyer sur de témoignages à l'impartialité contestée.

Après la publication par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) le 30 juin d'un rapport affirmant que du gaz sarin avait été employé à Khan Cheikoun en avril dernier, Damas a dénoncé un document partial, manquant de rigueur et destiné à freiner la défaite des terroristes. 

Dans un communiqué publié le 1er juillet, le ministère des Affaires étrangères syrien a souligné que l'OIAC avait refusé l'aide proposée par le gouvernement syrien pour accéder au site de Khan Cheikoun, préférant s'appuyer sur «des éléments hautement discutables tels que des témoignages fournis par des groupes rebelles et terroristes». En effet, pour des raisons de sécurité, les experts de l'OIAC ne se sont pas rendus précisément à Khan Cheikoun. Le résultat de ce rapport va néanmoins servir de base à une commission conjointe entre les Nations unies et l'OIAC, et qui doit déterminer le responsable de l'attaque présumée.

«Ce rapport présente un récit monté de toutes pièces et qui, n'ayant aucune crédibilité, ne peut être accepté d'aucune façon : en rompant avec les démonstrations logiques, il alimente une forme de conjuration», affirme le communiqué ministériel. Le texte dénonce en outre l'emploi de simples témoignages en guise de preuves et le peu de fiabilité des témoins en question, dont le gouvernement syrien estime qu'ils appartiennent à des groupes de combattants.

Le rapport rédigé par l'OIAC a paru quelques jours après que Washington a accusé Damas de préparer une attaque chimique. La Russie déjà avait jugé «inadmissibles» les menaces de représailles lancées par la Maison Blanche contre la Syrie, le ministère russe des Affaires étrangères déclarant en outre que ces accusations étaient «très probablement un signe avant-coureur d'une intervention [militaire américaine].» 

Depuis l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun du 4 avril dernier, les pays occidentaux accusent Damas d'avoir utilisé des armes chimiques. Après cet incident, dont les circonstances ne sont toujours pas connues en détail, l'armée américaine avait tiré 59 missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril depuis deux navires américains sur la base aérienne d’Al-Chaayrate, près de Homs.  

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