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Après une nouvelle fake news sur la Russie, CNN décide de serrer la vis de sa politique éditoriale

CNN avait accusé un conseiller de Donald Trump de collusion avec un fonds d'investissement russe, avant de se rétracter. Le vice-président de la chaîne a demandé à être dorénavant consulté pour «toute histoire liée à la Russie».

Le prétendu scoop de CNN sur l'enquête dont aurait été l'objet le conseiller de Donald Trump, Anthony Scaramucci, pour une rencontre pré-intronisation du président avec le représentant d'un fonds d'investissement russe a fait long feu. 

La chaîne américaine affirmait que la Commission du renseignement du Sénat américain suspectait ces individus d'avoir négocié une possible levée des sanctions visant la Russie durant le Forum économique mondial de Davos, en 2016. Mais devant la légèreté du dossier, et les fermes démentis de tous les protagonistes impliqués, CNN a purement et simplement supprimé l'article de son site, avant de s'excuser auprès d'Anthony Scaramucci.

D'après des informations obtenues par le site BuzzFeed, des oreilles ont chauffé au sein de la rédaction. «[Il s'agit d'une] énorme, énorme bourde et des gens vont être sanctionnés», a confié un employé de CNN au site, affirmant que le président de la chaîne ainsi que le directeur des ressources humaines avaient ouvert une enquête pour comprendre comment la rédaction en était arrivée à publier cet article. 

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Désormais, tout article «lié à la Russie» devra passer par le rédacteur en chef de CNNMoney, ou le vice-président de la chaîne. «Personne ne doit publier de contenus concernant la Russie sans consulter d'abord Jason [Farkas] ou moi-même. [...] Aucune exception», a écrit Rich Barbieri aux employés de la chaîne dans un courriel groupé. 

Ce n'est pas la première fois que CNN est prise la main dans le sac en matière de journalisme hasardeux. Un journaliste de la chaîne s'était même fait rappeler à l'ordre par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova en mars dernier. Celle-ci lui avait conseillé d'arrêter de publier des «fake news».

En janvier dernier, c'était le président Donald Trump qui avait refusé de répondre à une question d'une journaliste de la chaîne d'information. «Non, pas vous. Votre [média] est catastrophique», avait-il lancé.

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