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Le tir de missiles iranien en Syrie est un message à Washington et Riyad selon Téhéran

En tirant des missiles en Syrie, l'Iran a non seulement cherché à «punir les terroristes» de Daesh, mais aussi à envoyer un message clair à l'Arabie saoudite et aux Etats-Unis, sur fond de vives tensions régionales.

«Les frappes de missiles ne sont qu'une petite partie de la capacité punitive de l'Iran contre les terroristes et contre ses ennemis», a déclaré le 19 juin le général Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution à Press TV.

Si l'objectif visé se situait à Deir ez-Zor dans l'est de la Syrie où des «bases terroristes» de Daesh sont établies, ce premier tir de missiles depuis 30 ans avait une autre dimension.

«Le message de cette opération pour les groupes terroristes, leurs soutiens régionaux et internationaux est qu'ils ne devraient jamais essayer de s'attaquer à la sécurité nationale iranienne», a précisé Ramezan Sharif. Et le général de clarifier dans une interview téléphonique diffusée par un médias d'Etat, cité par ABC News : «Ce message s'adresse en particulier aux Saoudiens et aux Américains.»

Si Donald Trump défend des positions résolument offensives vis-à-vis de Téhéran depuis sa prise de pouvoir, la tension entre les deux Etats est encore montée d'un cran après les récentes déclarations de son secrétaire d'Etat Rex Tillerson. Ce dernier a en effet expliqué le 14 juin que la politique américaine s'appuyait sur des «éléments» locaux pour encourager un changement de régime en Iran. Les autorités iraniennes ont de leur côté accusé les Etats-Unis de s'être alliés avec l'Etat islamique, Téhéran annonçant disposer d'éléments concrets permettant de prouver que Washington soutiendrait l'organisation terroriste au Moyen-Orient.

Pour la première fois depuis la guerre avec l'Irak entre 1980 et 1988, l'Iran a lancé dimanche six missiles en territoire étranger. Cette action a été menée en représailles au double attentat, qui a visé le parlement iranien ainsi que le mausolée du l'ayatollah Khomeiny à Téhéran le 7 juin et qui a fait dix-sept morts, dans ce qui constituait les premières attaques revendiquées par Daesh en Iran.

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