«Cette action terroriste [du 7 juin à Téhéran] après la rencontre du président des Etats-Unis avec le chef d'un des gouvernements réactionnaires de la région qui a toujours soutenu les terroristes est lourde de sens, et la revendication [des attentats] par Daesh montre qu'ils sont impliqués», ont fait savoir les Gardiens de la révolution islamique d'Iran dans un communiqué à l’agence de presse officielle Isna, cité par l'AFP.
Cette organisation paramilitaire iranienne, qui dépend du Guide suprême de la révolution Ali Khamenei, faisait référence à la tournée au Moyen-Orient de Donald Trump fin mai, lors de laquelle le dirigeant américain s'était entretenu avec le roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, et des représentants d'autres pays de la région.
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir a nié l'implication de son pays dans les attentats. «Nous ne savons pas [qui est l'auteur des attaques en Iran]. Nous n'avons pas de preuves», a-t-il déclaré. «Nous condamnons les attaques terroristes où qu'elles surviennent et nous condamnons le meurtre d'innocents où qu'il survienne», a assuré le ministre, cité par Reuters.
Washington aussi a condamné ces attaques. «Nous présentons nos condoléances aux victimes et à leurs familles et nous transmettons nos pensées et nos prières au peuple d'Iran», a fait savoir le département d'Etat américain par un communiqué, cité par l'AFP.
Néanmoins, le président américain Donald Trump a déclaré dans un communiqué : «Nous soulignons que les Etats qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu'ils soutiennent.» Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs souligné prier pour le peuple iranien ainsi que pour les «victimes innocentes» des attaques de Téhéran.
Le président iranien appelle à l'unité contre le terrorisme
«Le message de l'Iran est que le terrorisme est le problème de tous et nécessite l'unité et la coopération régionale et internationale pour lutter contre l'extrémisme et la violence», a de son côté écrit le président iranien Hassan Rohani dans un communiqué publié sur le site de la présidence. Contrairement aux Gardiens de la révolution islamique, le chef d'Etat n'a pas cité directement les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, préférant évoquer «ceux qui veulent du mal à l'Iran islamique». «[Ils] ont recruté des éléments réactionnaires et takfiris [nom donné en Iran aux groupes djihadistes] pour tenter de cacher leurs échecs régionaux et faire oublier le mécontentement au sein de leur propre société», a-t-il déploré.
Le 7 juin, dans la capitale iranienne, des assaillants ont ouvert le feu dans le parlement. Au moins un kamikaze s'est fait exploser dans le même bâtiment, et un autre dans le mausolée de l'ayatollah Khomeiny, père fondateur de la République islamique d'Iran. Revendiquées par Daesh, ces attaques ont fait au moins 13 morts et 39 blessés, selon le service des urgences cité par l'AFP.