Emmanuel Macron et son homologue comorien Assoumani Azali se sont entretenus par téléphone, le 5 juin, convenant de «travailler dans un esprit d’apaisement et de confiance mutuelle» après l'indignation provoquée par une plaisanterie du président français sur les kwassa-kwassa, a fait savoir l'Elysée.
Plus tôt dans la journée, le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, avait exigé des excuses du président français, jugeant sa plaisanterie «choquante et méprisante».
Lors d'un déplacement en Bretagne, le 1er juin, Emmanuel Macron avait plaisanté au sujet de ces embarcations de fortune sur lesquelles périssent de nombreux migrants comoriens tentant de rejoindre Mayotte, le département français voisin, dans l'océan Indien.
De son côté, la présidence comorienne avait déploré une déclaration inconsidérée à mettre sur le compte de la jeunesse du président français.
Qualifiant l'échange téléphonique de «cordial, ouvert et constructif», l'Elysée a précisé que les deux présidents avaient évoqué à plusieurs reprises la relation indispensable entre leurs deux pays.
Outre l'apaisement de cette relation, ils sont convenus, toujours selon la présidence française, de renforcer la coopération dans tous les domaines entre les Comores et la France pour empêcher de nouveaux drames humains.
Les deux chefs d'Etat ont également décidé de réunir à brève échéance le Haut conseil paritaire franco-comorien sous l’égide de leurs ministres des Affaires étrangères pour aborder à la fois les enjeux de sécurité et de développement.
Il s'agit, ont-ils également souligné, toujours selon l'Elysée, de «surmonter les contentieux qui ont divisé [leurs] deux pays pendant des décennies».
Les migrants, qui partent de l'île comorienne d'Anjouan, empruntent ces kwassa-kwassa pour rallier les côtes de Mayotte illégalement, souvent au péril de leur vie.
Ces tentatives sont à l'origine de la mort d'entre 7 000 et 10 000 personnes depuis 1995, selon un rapport du Sénat français de 2012.
Lors d'une visite au Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique (Cross) d'Etel (Morbihan), Emmanuel Macron avait lâché sur le ton de la plaisanterie : «Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c'est différent.»
Face à l'indignation suscitée par ces propos, l'Elysée avait reconnu, le 3 juin, «un trait d'humour malheureux qui a pu blesser».