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Pentagone : la mort de civils lors des frappes contre Daesh fait partie de la «réalité de la vie»

Après avoir expliqué que les Etats-Unis menaient une guerre «d'annihilation» contre l'Etat islamique, le chef du Pentagone a déclaré que les victimes civiles de la guerre contre le terrorisme faisaient parties de la «réalité de la vie».

Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déclaré le 28 mai dans l'émission Face the Nation sur la chaîne américaine CBS que la guerre menée contre Daesh par les forces militaires américaines était désormais entrée dans une phase nouvelle et plus agressive.

Selon James Mattis, l'armée américaine est en effet passée d'une stratégie d'attrition – user les combattants ennemis en les forçant à se déplacer et en ciblant leurs approvisionnements – à une tactique d'annihilation. «Notre objectif est que les combattants étrangers ne survivent pas [aux combats]», a notamment expliqué le secrétaire d'Etat à la Défense.

Interrogé sur l'augmentation du nombre de civils tués, James Mattis a répondu que de telles pertes «[faisaient] partie de la réalité de la vie». Le responsable américain a toutefois souligné que l'armée américaine faisait tout ce qu'elle pouvait pour éviter des dommages collatéraux.

Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes les gentils

«Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes les gentils. Et en conséquence, nous faisons tout ce que nous pouvons», a souligné James Mattis.

Les propos du secrétaire à la Défense surviennent quelques jours après que le Pentagone a reconnu avoir mené un bombardement qui aurait fait 105 victimes civiles à Mossoul le 17 mars dernier. L'armée américaine s'est toutefois défendue en expliquant que Daesh avait piégé la zone visée par les frappes aériennes. 

Si la campagne de bombardements menée par les Américains en Irak et en Syrie a officiellement causé la mort de 352 civils – sans prendre en compte les victimes du 17 mars –, des observateurs indépendants ont souligné que le nombre de civils tués annoncé était largement sous-estimé. 

En menant ses propres investigations, Airwars, une ONG financée par le gouvernement britannique, a par exemple estimé que les frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis avaient tué au minimum 3 681 civils en Irak et en Syrie. L'ONG a par ailleurs relevé une corrélation entre l’augmentation du nombre de victimes civiles et l'intensification des opérations militaires visant à reprendre la partie occidentale de la ville de Mossoul encore contrôlée par les djihadistes de l'Etat islamique.

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