Le distingo est subtil. La France n'a pas de troupes au sol en Syrie, mais elle y a tout de même déployé des unités des forces spéciales. C'est ce qu'a reconnu la ministre des Armées, Sylvie Goulard, ce 26 mai 2017. «Une chose est d'engager des forces spéciales qui font des opérations ponctuelles. Une autre chose est d'envoyer des forces de manière massive», a-t-elle précisé au micro d'Europe 1, au lendemain du sommet de l'Otan qui s'est tenu à Bruxelles, le 25 mai.
Une franchise qui a de quoi surprendre, alors que la France est depuis le début de la guerre en Syrie très discrète sur le déploiement de ses forces spéciales. Les propos de Sylvie Goulard lèvent un coin du voile sur l'engagement militaire de la France en Syrie, alors que François Hollande avait pour sa part reconnu, dans le livre Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande publié en mai 2015, que la France avait fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012, malgré l'embargo de l'Union européenne.
Ingérence militaire actée
Peu nombreuses, mais potentiellement décisives dans un conflit, les forces spéciales sont constituées de spécialistes et de conseillers, principalement issus de l'Armée de Terre française. Ces unités légères sont au nombre d'environ 4 000 pour la France, auxquelles il faut ajouter 400 réservistes opérationnels. Seules quelques dizaines, selon l'AFP, de ces soldats d'élites sont déployées sur le terrain en Syrie, mais elles s'ajoutent à celles que les Etats-Unis, soit quelques 900 conseillers militaires, forces spéciales ou artilleurs, des Marines, notamment dans le nord-est du pays.
Sylvie Goulard a par ailleurs rappelé que l'Armée de l'Air prenait en revanche toute sa part à la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, contre Daesh conduite par les Etats-Unis avec ses avions de chasse basés dans la région.