Après la condamnation par la communauté internationale de son nouvel essai de missile, Pyongyang a donné plus de précision sur l'engin utilisé : il s'agirait d'«un nouveau modèle de missile balistique stratégique» de portée «moyenne à longue» et nommé «Hwasong-12», selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
L'opération, poursuit l'agence, a été «personnellement» supervisée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, qui a «étreint les responsables de la recherche balistique, leur disant qu'ils avaient travaillé dur pour réaliser de grandes choses».
Ce tir était le deuxième en 15 jours, et le premier depuis la prestation de serment du nouveau président sud-coréen Moon Jae-In le 10 mai.
Ce test avait pour but d'examiner «les caractéristiques» d'un nouveau type de missile, «capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire», affirme KCNA.
L'agence rapporte que l'engin a effectué une partie de sa trajectoire à 2 111,5 kilomètres d'altitude, soit 900 kilomètres de plus qu'un missile balistique, avant de retomber en mer du Japon au bout de 787 kilomètres, «précisément à l'endroit prévu».
Un pas vers le développement d'un missile capable de frapper les Etats-Unis
Pour Jeffrey Lewis, chercheur à l'Institut Middlebury des études internationales, basé en Californie, si sont mis de côté les tirs de fusée, l'engin lancé le 14 mai a été «le missile à la portée la plus longue jamais testé par la Corée du Nord».
John Schilling, expert en armement de «38 North», un site qui dépend de l'université Johns Hopkins à Washington, estime de son côté que Pyongyang vient apparemment de tester un missile de portée intermédiaire qui pourrait «sûrement atteindre la base américaine de Guam», dans le Pacifique.
«Ce qui est plus important», a-t-il ajouté, c'est qu'il «pourrait constituer un progrès important sur la voie du développement d'un missile balistique intercontinental (ICBM)», capable de toucher les Etats-Unis.
Réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU
Le Japon et les Etats-Unis ont demandé le 14 mai une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Celle-ci pourrait avoir lieu le 16 mai dans l'après-midi à New York, selon la représentation de l'Uruguay aux Nations unies, qui préside le Conseil en mai. La Maison Blanche a par ailleurs demandé «des sanctions bien plus fortes» à l'encontre de Pyongyang.
La Corée du Nord se dit, elle, acculée à cette stratégie militaire par la menace américaine.
L'agence KCNA a cité Kim Jong-Un affirmant que la stratégie américaine consistant à «intimider militairement les Etats faibles qui n'ont pas la bombe atomique» ne marcherait pas avec le Nord. «Si les Etats-Unis osent une provocation militaire contre la RPDC, nous sommes prêts à la contrer», a-t-il déclaré, assurant que le territoire américain était à «portée de tir».
La Chine et la Russie ont exprimé leur «préoccupation» concernant cette «escalade des tensions».
Vladimir Poutine a dénoncé un tir «contre-productif et dangereux», et a appelé à arrêter «d'intimider» la Corée du Nord, prônant ainsi une solution pacifique.
Alliée de Pyongyang, Pékin a appelé le 15 mai «toutes les parties» à la «retenue».
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