La réponse de la République islamique d'Iran aux propos tenus le 2 mai par le ministre saoudien de la Défense n'aura pas tardé.
Accusé par le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud, ministre de la Défense, d'adhérer à une «idéologie extrémiste» et de vouloir «contrôler le monde islamique», Téhéran a vivement répondu le lendemain par l'intermédiaire du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi.
Celui-ci a assuré que les remarques du ministre et vice-prince héritier de la monarchie wahhabite démontraient l'étendue de l'ignorance des autorités saoudiennes en ce qui concerne les problèmes de la région.
«Ces commentaires sont la preuve que l'Arabie saoudite soutient le terrorisme et cherche des politiques de confrontation et de destruction dans la région et envers l'Iran», a notamment déclaré Bahram Qasemi, dans des propos cités par les médias d'Etat iraniens et rapportés par l'agence Reuters.
Rappelant que l'Asie occidentale avait besoin de coopération et de compréhension mutuelle entre les pays, le diplomate iranien a également estimé que les remarques du ministre saoudien de la Défense étaient une «erreur stratégique et un manque de sensibilité politique» au regard des tensions dans la région.
Si les relations diplomatiques entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite sont exécrables depuis la révolution islamique iranienne de 1979, l’exécution, le 2 janvier 2016, du Cheikh chiite saoudien Nimr Baqr Al-Nimr avait entraîné la mise à sac de l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran par des manifestants (le chiisme étant un courant de l'Islam majoritaire en Iran), puis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Au Yémen, l'Arabie saoudite dirige la coalition arabe qui effectue des raids aériens depuis mars 2015 contre les rebelles Houthis. Riyad a expliqué en décembre dernier ne pas souhaiter qu'un pays tiers intervienne dans le conflit, accusant à mots couverts l'Iran de soutenir les rebelles.