Benjamin Netanyahou avait menacé de ne pas recevoir Sigmar Gabriel si ce dernier rencontrait des représentants de deux organisations israéliennes qui critiquent son gouvernement (en particulier sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens de Cisjordanie). Il est passé à l'acte en annulant une rencontre prévue le 25 avril avec le ministre des Affaires étrangères allemand qui avait refusé de céder à sa menace.
L'annulation de l'entretien est un accroc très inhabituel dans les relations qu'entretient Israël avec l'un de ses plus fervents soutiens européens.
Elle survient toutefois dans un contexte de rafraîchissement des relations bilatérales, en raison notamment de la construction par Israël d'habitations civiles dans les Territoires palestiniens occupés. Une politique sévèrement critiquée par Berlin.
Auparavant, Sigmar Gabriel avait laissé entendre qu'une telle annulation était «impensable».
«Nous apprenons par les médias israéliens que le Premier ministre Netanyahou, que j’ai de surcroît rencontré très souvent, veut annuler cette visite car nous voulons voir des représentants critiques de la société civile», avait-il déclaré, à l'époque, sur la télévision publique allemande ZDF. «Je peux à peine imaginer cela, car cela serait extrêmement regrettable. Il est tout à fait normal que, lors d’une visite à l’étranger, on parle à des représentants de la société civile», avait poursuivi le ministre.
Sigmar Gabriel a rencontré des représentants de B'Tselem, une organisation qui documente les violations des droits de l'Homme commises dans les Territoires palestiniens occupés depuis 50 ans par l'Etat hébreu, et de Breaking the Silence, autre ONG israélienne qui offre sous le couvert de l'anonymat une plateforme aux soldats israéliens pour raconter leur vécu et dénoncer les agissements, selon eux condamnables, de l'armée.