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L'ambassadeur belge en Israël convoqué après une rencontre Charles Michel – ONG anti-occupation

Benjamin Netanyahou a convoqué l'envoyé belge en Israël après une rencontre entre le Premier ministre belge et les chefs de deux groupes israéliens de défense des droits de l’homme accusant l’armée israélienne d’abus en territoires occupés.

«Le gouvernement belge doit décider s’il veut changer de direction ou poursuivre une ligne anti-israélienne», a déclaré l’administration Netanyahou dans un communiqué après la rencontre du Premier ministre belge Charles Michel et des chefs des organisations B’Tselem et Breaking the Silence lors de sa visite officielle de trois jours en Israël. L’ambassadeur de Belgique en Israël, Olivier Belle, sera convoqué par le ministère israélien de la Défense ce 9 février.

Les deux associations de défense des droits de l’homme concernées sont connues pour leurs révélations de violences infligées par Tsahal à des Palestiniens et notamment de tirs à l'aveugle sur des civils. Tel-Aviv accuse de son côté ces organisations de «dénigrement» de l’image israélienne et de mise en danger de la vie des soldats.

Critiquant Charles Michel pour cette initiative, l’administration Netanyahou s’est aussi souvenue d’un autre geste «non-amical» de la part de Bruxelles : l'ouverture d'une enquête sur des crimes de guerre présumés lors de l’offensive israélienne sur Gaza en décembre 2008 et en janvier 2009, offensive connue sous le nom d'«Opération Plomb durci». En janvier, Tsipi Livni, qui avait été ministre des Affaires étrangères lors de l’opération, avait déjà annulé une visite à Bruxelles après l'annonce par le parquet belge de sa volonté de l’interroger.

Le Premier ministre belge a rencontré les présidents de ces associations la veille de sa rencontre avec Benjamin Netanyahou, lors de laquelle ce dernier a demandé à Charles Michel de leur retirer son soutien.

Obstacles juridiques à l'encontre de B’Tselem et Breaking the Silence

L’organisation Breaking the Silence, fondée en 2004 par des anciens combattants israéliens, affirme recueillir des témoignages de première main sur des violations des droits de l’homme auprès de soldats. Selon l'association, «les cas d’abus envers des Palestiniens, de pillage et de destruction de biens» sont devenus «la norme». Pendant plus de dix ans, le mouvement a amassé les témoignages de plus d’un millier de soldats de Tsahal.

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B’Tselem, fondée en 1989, vise à «éduquer le public israélien et les hommes politiques en matière de violations des droits de l’homme dans les territoires occupés et à aider à développer une culture des droits de l’homme en Israël».

Le gouvernement israélien essaie d'ériger des obstacles juridiques afin d'empêcher ces groupes de se faire entendre de l'opinion publique. En janvier dernier, un projet de loi prévoyant d’interdire aux ONGs qui «minent les objectifs éducationnels ou nuisent aux soldats de Tsahal» de s’adresser devant des écoliers a été validé par le Parlement israélien dans le cadre d'une audience préliminaire.