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Israël : un millier de prisonniers palestiniens en grève de la faim

Des Palestiniens ont entamé le 17 avril une grève de la faim collective dans les prisons israéliennes, à l'appel de Marwan Barghouti, leader de la deuxième intifada condamné à perpétuité.

Combien sont au juste les Palestiniens en grève de la faim au sein des geôles israéliennes ? «Environ 1 300 prisonniers [...] et ce chiffre pourrait augmenter dans les heures à venir», a déclaré à l'AFP Issa Qaraqee, chargé de la question des prisonniers au sein de l'Autorité palestinienne. 

Au Club des prisonniers palestiniens, ONG qui fait autorité dans les territoires occupés sur la question des détenus, les estimations sont plus élevées : «Selon les informations dont nous disposons pour le moment, 1 500 prisonniers refusent de se nourrir» pour dénoncer leurs conditions de détention, a déclaré à l'AFP Amani Sarahneh, son porte-parole.

L'administration pénitentiaire israélienne, pour sa part, minore ces chiffres. Son porte-parole, Assaf Librati, fait état de «700 prisonniers [ayant] annoncé le 16 avril leur intention d'entamer une grève de la faim».

L'intéressé n'a pas donné plus de détails, mais selon le Club des prisonniers, «l'administration pénitentiaire a confisqué tous les biens qui se trouvaient dans les cellules des grévistes et a commencé à transférer des détenus grévistes vers d'autres prisons».

Une grève de la faim pour lancer «la journée des prisonniers»

Cette grève de la faim illimitée est lancée à l'occasion de «la journée des prisonniers», observée chaque année par les Palestiniens depuis plus de 40 ans.

Elle faisait le 17 avril la Une de l'ensemble des médias palestiniens, sachant que plus de 6 500 Palestiniens, dont 62 femmes et 300 mineurs (garçons et filles), sont actuellement emprisonnés par Israël.

Près de 500 d'entre eux sont sous le régime extra-judiciaire de la détention administrative, qui permet une incarcération sans procès ni inculpation. En outre, 13 députés palestiniens, de différents partis politiques, sont emprisonnés.

L'opposition affirme que «les prisonniers palestiniens sont torturés»

Marwan Barghouti, grand rival du président palestinien Mahmoud Abbas au sein du Fatah, a expliqué depuis sa prison de Hadarim, dans une tribune publiée dans les colonnes du New York Times, que cette grève visait à «mettre fin aux abus» de l'administration pénitentiaire israélienne.

«Israël a établi un système judiciaire à deux vitesses, un apartheid judiciaire qui garantit une impunité pour les Israéliens ayant commis des crimes contre des Palestiniens et criminalise la présence et la résistance palestinienne», écrit-il. «Les prisonniers palestiniens souffrent de torture, de traitements dégradants et inhumains, ainsi que de négligence médicale, certains ont été tués en détention», a-t-il poursuivi.

Israël occupe les Territoires palestiniens, conquis lors de la guerre des Six jours en 1967, depuis un demi-siècle. Bien que cette occupation soit jugée illégale par la communauté internationale, le Conseil de sécurite de l'ONU ayant notamment adopté une résolution dénonçant les colonies en Cisjordanie et à Gaza, l'Etat juif poursuit sa politique de colonisation.

Les négociations de paix qui devaient aboutir à la création d'un Etat palestinien côtoyant l'Etat d'Israël sont au point mort.

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