Washington pourrait effectuer une frappe préventive contre Pyongyang afin d'empêcher un nouvel essai nucléaire, a annoncé la chaîne américaine NBC en citant des sources de renseignements. Selon le média, les services de renseignement américains sont sûrs que la Corée du Nord s’apprêterait à mener un nouvel essai nucléaire le 15 avril en riposte au déploiement de navires américains près de la péninsule nord-coréen.
Un peu plus tôt, un conseiller en politique étrangère de la Maison Blanche a déclaré à l’AFP sous couvert d'anonymat : «Les options militaires sont déjà en train d'être étudiées. Estimant qu'un nouvel essai – tir de missile balistique ou test nucléaire – était «possible», ce responsable a ajouté à propos du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un : «Malheureusement, cela ne nous surprend pas, il continue de développer son programme, il continue de lancer des missiles en mer du Japon. Avec ce régime, la question n'est pas de savoir si [cela va arriver] mais juste de savoir quand.»
Donald Trump avait de nouveau prévenu le 13 avril que les Etats-Unis allaient s'occuper du «problème» nord-coréen, avec ou sans la Chine. «La Corée du Nord est un problème» qui «sera traité», a affirmé le président américain.
Selon de nombreux observateurs, la Corée du Nord pourrait, à l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, premier dirigeant du pays, procéder le 15 avril à un nouveau tir de missile balistique ou même à son sixième test nucléaire. Des essais interdits par la communauté internationale.
D’après des experts du site 38North et selon plusieurs responsables américains cités le 12 avril par la radio Voice of America (VOA), de nombreux signes laissent penser que le site d'essai nucléaire de Punggye-ri est prêt pour un nouveau test souterrain. Selon ces derniers, la Corée du nord aurait «apparemment placé un engin nucléaire dans un tunnel» qui pourrait être testé dans la matinée du 15 avril.
«Un conflit pourrait éclater à tout moment»
«Le dialogue est la seule issue», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors d'un point de presse à Pékin en compagnie de son homologue français Jean-Marc Ayrault, au lendemain de propos du président américain promettant que le «problème» nord-coréen serait «traité».
Quiconque provoquerait un conflit dans la péninsule coréenne «devra assumer une responsabilité historique et en payer le prix», a martelé le ministre chinois.
Dans le dossier du nucléaire nord-coréen, «le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles. Si une guerre a lieu, le résultat sera une situation dont personne ne sortira vainqueur», a prévenu Wang Yi, sans citer explicitement les récentes menaces du président américain.
«On a le sentiment qu’un conflit pourrait éclater à tout moment. Je pense que toutes les parties concernées doivent être hautement vigilantes vis-à-vis de cette situation», a-t-il plaidé.
La Russie se dit «très inquiète» de la situation
La Russie, «très inquiète» du regain de tensions concernant la Corée du Nord, a appelé toutes les parties à la «retenue» et à éviter toute action qui pourrait être interprétée comme une «provocation», a indiqué le Kremlin.
«Moscou suit avec une grande inquiétude la montée des tensions dans la péninsule coréenne. Nous appelons tous les pays à la retenue et les mettons en garde contre toute action qui pourrait être interprétée comme une provocation», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à des journalistes.
Pyongyang avait côté annoncé un «grand événement» et des spécialistes assuraient que la Corée du Nord s’apprêtait à procéder à un nouvel essai nucléaire. Mais il ne s'agissait que de l'inauguration d’un complexe immobilier et d’une avenue.
Lire aussi : Le «grand événement» annoncé par Kim Jong-un était en fait… l’inauguration d’une avenue